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Vacances à Vierzon (A.I. Avril 2024)

Pour les instructions de ce mois d’Avril, c’est chez Carnets !
https://carnetsparesseux.wordpress.com/2024/04/03/un-poisson-pas-que-poisson-agenda-ironique-davril/

Onésime est perplexe. Sa Gertrude, qui s’amuse toujours à lui concocter des surprises amusantes pour le 1er Avril, n’y est pas allée de main morte :

Tourte de poisson-chat à la rhubarbe pour le petit déjeuner ; euh…. comment dire… comme une petite envie de pleurer dès le réveil !

Vous me direz : Xénophon raconte qu’Alexandre pleura quand il eut achevé la conquête du monde. Tamerlan et Attila, eux, pas une goutte.… Ça dépend des caractères ! Onésime est en mode Alexandre ce matin, mais sans l’âme du conquérant.

Elle a des idées bizarres Gertrude quand même : elle écoute Brel et veut aller à Vierzon, heureusement qu’elle n’a pas écouté Joe Dassin, ils n’auraient pas pu se payer le voyage ! Et puis cette location qu’elle a trouvée : il ne savait même pas que ça existait ! Une grande demeure modulable et ondulée : les parois coulissent, les fenêtres s’occultent, le nombre de pièces s’adapte, le paysage change… c’est vraiment particulier !

C’est un cartésien Onésime, on le sait depuis le temps ! Ces changements intempestifs le perturbent. Hier, par exemple, il appuie sur un interrupteur sur lequel était indiqué : « ici ». Une trappe s’ouvre et voici qu’un taxiphone remonte d’on ne sait où, rempli d’eau et de poissons multicolores !!! Heureusement, le bon réflexe. Il appuie de nouveau sur le bouton et tout disparaît dans les entrailles de l’étrange habitation.

Ce matin de premier avril, donc, il tripatouille sans conviction la tourte dans son assiette… Son regard se porte sur l’extérieur. Hier, à la même place, on pouvait y voir le parvis de l’église, la supérette et l’inévitable « Café de la Place ». Ce matin : Un jardin exotique avec une piscine au bord de laquelle paresse une otarie d’un beau roux !

C’en est trop se dit-il, si ça continue je vais voir passer le lapin blanc et sa montre à gousset ! Voyons, réfléchissons ! Il est pragmatique Onésime, vous le connaissez ! Tant qu’à vivre dans l’absurde, le vivre jusqu’au bout. Il se dirige avec son assiette vers l’otarie frétillante et…. lui offre la tourte, aussitôt engloutie ! Ouf se dit-il, soulagé malgré tout, c’est toujours ça de gagné. Il retourne vers la terrasse, et entend la belle dans son dos : « merci Onésime » !

Oh la la, je ne vais vraiment pas bien, il faut que je consulte et surtout que je parle à ma Gertrude… Elle a voulu voir Vierzon et on a vu Vierzon. Je vais lui dire : « et si on allait voir Vesoul maintenant ? Mais c’est moi qui réserve l’hébergement, hein ? – D’ici à là y a quoi ? Avec un plein d’essence, juste assez… ou presque…… 5 heures de route maxi, voire 4, ou 3 ??? »

On le secoue…. Il ne comprend pas…. ouvre les yeux : Charlotte est penchée sur lui : « A quoi tu rêves mon Onésime, avec ton compte à rebours ? C’est trop drôle ! Prépare-toi vite, nous allons rater notre train pour Honfleur !

Gibulène – 08/04/2024

La suite

(Ajouter velouté – vélin – Vesoul et une musiquette)

Onésime n’en revient pas ! où a-t-il été chercher la maison tordue, l’otarie rousse, le taxiphone ??? on dit que les rêves les plus agités surviennent lorsque le repas du soir a été trop chargé. Il réfléchit , mais ce n’est ps le cas : il a dégusté un sublime velouté de potiron à la Vache Qui Rit concocté par son adorable Gertrude et une tartelette à la rhubarbe délicatement présentée dans du papier vélin , pas de quoi rêver de travers.

Il se prépare à la hâte. Heureusement que sa valise est bouclée. Dans sa tête, un petit moulin brasse un trop-plein d’idées : pour aller à Honfleur, il transite par Paris, le centre du monde. 190 km de Honfleur, 213 km de Vierzon, 373km de Vesoul……….. valse hésitation…………..

Et si……………. mais chuuuuuuut !!! Gertrude a horreur des changements de dernière minute !!!

14/04/2024

À la Une

Les Soeurs Blanches (souvenirs)

J’ai évoqué cet autre souvenir d’enfance dans mon chapitre sur « La rue Jules » il me semble. Qu’importe… les événements font qu’il me vient l’envie de vous raconter.

Un encart dans la presse locale, un article sur France Bleu, des photos, des publications via la Ville de Marseille !!! comment ne pas savoir que le Parc des sœurs franciscaines du 5 rue de Lacédémone à Marseille ouvre ses portes après plus d’un an de travaux !!!

Un sujet qui peut paraître banal, mais qui me touche en plein cœur, car c’est une fois de plus un peu de mon enfance qui refait surface.

Dans les années 1950, les Sœurs Missionnaires géraient un jardin d’enfants en ce même lieu. On disait qu’on allait chez « les sœurs blanches ». C’est ainsi qu’on nommait les religieuses de la congrégation de Notre-Dame d’Afrique.

Étaient-elles sédentaires où de passage ? La petite fille que j’étais ne s’en préoccupait pas. Mais les enfants avaient grand plaisir le matin à partir pour la maternelle avec leur petit sac à goûter. Le lieu respirait le calme et, quelque part, la sainteté.

Ce n’était pas le côté religieux qui avait poussé mes parents, papa était athée. Mais la proximité et un sentiment de sécurité. Nous étions plusieurs enfants de la rue Jules à y être inscrits, menés à tout de rôle par les mamans les plus disponibles et nous avions du plaisir à retrouver « notre » école où nous accueillait Sœur Dattina et les autres, coiffées de leurs cornettes blanches. L’une des « tatas » comme on dit maintenant s’appelait d’ailleurs Marie.

Il y avait entre autres ma voisine et copine d’enfance, Geneviève Imbert, ET Gérard Dufour, le petit fils de Madame Muréna, ma voisine du dessus. Gérard était le grand amour de ma vie, mais il ne le savait pas !

Le Bâtiment principal est toujours en place. Je me souviens que dès les premiers beaux jours, à l’heure des repas, les tables étaient dressées sur la grande terrasse pour que nous puissions profiter du plein air…. Je me souviens des petits lavabos alignés, des petits cabinets d’enfants, des goûters pris en groupe, des arbres du parc, d’une petite scène au bout du jardin, devant le muret, ou nous avions répété Blanche Neige et les Sept Nains pour jouer devant nos parents. J’étais la sorcière mais, oh bonheur suprême, la gamine qui interprétait Blanche-Neige avait été absente quelques jours et j’avais eu l’opportunité de la remplacer et de me retrouver face au Prince, dont j’étais, bien évidemment, amoureuse puisque c’était Gérard !

Je me souviens que le Parc donnait en contrebas sur le haut de la rue Breteuil (il n’y avait pas encore ce qu’on appelle « la percée Breteuil » à l’époque. De temps en temps le car nous attendait pour aller passer la journée à la campagne. Maman m’a souvent raconté que je pleurais comme une madeleine, au départ, refusant de la quitter. Elle se cachait alors derrière le car et mes pleurs cessaient dès qu’elle n’était plus dans mon champ de vision. Je devais en fait somatiser ses propres angoisses. Dans mon pique-nique, l’incontournable sandwich à l’omelette que j’affectionnais tout particulièrement. Nous partions dans une propriété à Saint-Pons, de mémoire. Je perçois encore les odeurs de bois et de terre humide, de menthe et d’herbe, que la citadine que j’étais n’était pas habituée à respirer. Et lorsque maman me récupérait le soir, j’avais le chapeau de travers, l’air heureux, et j’étais toute barbouillée.

N’oublions pas que l’institution était religieuse. Une fois par an (en fin d’année scolaire) nous formions un cortège en l’honneur de la Vierge Marie. Nous étions vêtu(e)s de blanc. Les filles avaient une couronne de petites fleurs blanches dans les cheveux. Nous portions une corbeille, retenue autour du cou par un beau ruban et remplie de pétales de roses que nous répandions tout au long de notre marche dans les allées du parc vers l’oratoire, sous le regard attendri de nos familles.

A propos de famille, ma tante Marguerite (« Didi ») – athée comme papa ou plus si possible – était venue assister à la cérémonie.

Didi était secrétaire chez un transitaire de la rue Fortia. En tant que telle elle pratiquait la sténographie, et son hobby préféré était de noter des anecdotes me concernant. Elle en avait fait un petit recueil que je possède encore comme un trésor.

Ce jour là, donc, elle prit des notes que je vous livre telles quelles, sans aucune modification :

« Hélène à la procession du 20 Juin à son école :

Tous les petits enfants garçons et filles qui portaient devant eux une corbeille remplie de fleurs avaient les gants, tous sans exception. Elle seule a quitté les siens et les a mis dans la corbeille. Pourquoi se demande sa mère ? Pour ne pas faire comme les autres ?…. Je lui dis : « comment était ta couronne ». Elle répond « comme celle du gâteau des rois, en carton » – oh ! – « en fer » – oh ! – « en tissus » . Sa mère : « oui c’est vrai, en tissus, des fleurs en tissus ». Il paraît qu’elle a pleuré pendant la procession. Elle a été la seule à pleurer. Elle a encore un œil tout gonfé et n’a pas voulu dire pourquoi. Arrivée à la maison elle dit que c’est parce qu’elle n’avait pas de mouchoir, mais personne ne la croit.

Tout à coup, elle me dit : tu sais, on envoyait les pétales en l’air, et à mesure le petit Jésus les attrapait. Je l’ai vu, et tout le monde l’a vu ! Je lui dis : « c’est vrai ? Tu l’as vu ? Et je ris doucement. Sa mère crie « c’est une illuminée ! Dans quelques années on va rigoler, on aura une voyante dans la maison »

Comment ne pas sourire devant cette petite fille que j’étais. En relisant le carnet je me dis que j’étais d’une mauvaise foi (sans jeu de mot) et d’un culot invraisemblable. Mais ceci est une autre histoire.

Lorsque j’ai quitté les Sœurs Blanches pour rentrer au cours Chevreul, à la rue Delanglade, je suis sortie pour la première fois de ma zone de confort et de mon cocon. L’examen d’entrée a été terriblement traumatisant tant j’avais vécue heureuse dans ma maternelle du quartier Vauban.

Par la suite, l’Établissement fut transformé en maison de retraite pour les religieuses et l’entrée fermée au public. Alors, cette coupure de presse annonçant la réouverture de ce lieu devenu accessible à tous, je ne pouvais pas ne pas m’y rendre pour « ressentir » l’ambiance de mon passé. Et dès le portail franchi la petite fille m’a accompagnée pendant ce moment-bulle apaisant et magique. Elle était là, je l’ai retrouvée.

Gibu – 20 Mars 2024

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L’oiseau-Tonnerre (A.I. de Mars 2024)

L’orage, ô rage, fait rage. Le Thunderbird en perd presque le Nord. Parti dès l’aube à la recherche de Wendigos, il n’a pour l’heure aperçu que des goules affamés qui ne répondent pas à ses attentes de grand charognard.

Son œil acéré détecte le glissement furtif d’un eunecte entre les rochers du Grand Canyon. Maigre pitance dont il ne saurait se repaître, lui le Seigneur des saigneurs !

Il plane, tourbillonne, s’élève et redescend en une chorégraphie bien orchestrée. Il se prend à rêver d’un grand voyage qui le mènerait au pays-des-proies-faciles : tarasque, ganipote, drac, garaches et autres vouivres !

Il perçoit dans d’autres sphères l’appel du Grand Chamane originel. Il sait qu’il est allé cueillir le dictame dans les terres sacrées, bravant les tempêtes et la calenture, pour aider son peuple en détresse. Et cet appel envoie des ondes en un tourbillon phénakistiscopique qui l’attire inexorablement dans son mouvement perpétuel.

Le Thunderbird est en danger. Il ne doit pas approcher le cercle magique sous peine de se déliter. Les deux esprits s’affrontent, où peut-être sont-ce les deux faces d’une même entité.. Mais aujourd’hui, le Grand Chamane a gagné !

L’oiseau-Tonnerre s’éloigne, entraînant avec lui le feu des éclairs et les grondements de l’orage. Dans le fond du canyon apaisé, un arc-en-ciel se pose. L’anaconda peut enfin se prélasser.

Gibulène – 3 Mars 2024

NB : pour plus d’explications sur le sujet, il vous faut voir ici :
https://toutloperaoupresque655890715.com/2024/03/02/creatures-fantastiques-a-i-de-mars-2024/

À la Une

Le 29 Février

 

UN JOUR GAGNÉ

Le temps qui fuit, celui qui passe
Course infinie dans son espace,
Le temps après lequel on court,
Rythmant nos vies depuis toujours.
Subitement, comme un bonus
On nous offre un jour de plus !
Un jour de plus ? un jour de Moins ?
Selon le vécu de chacun…
Mais un cadeau sitôt donné
Qu’il nous est vite retiré,
Puisqu’on le vit à l’ordinaire
Ce jour bizarre en plein hiver !
Pour qu’il soit mieux apprécié
Il devrait être jour férié :
Tous les quatre ans un jour sur Terre
Où l’on n’aurait plus rien à faire
Si ce n’est vivre intensément
Cette victoire sur le temps !

Gibulène – 22/02/24

L' année 2024 est  une année bissextile et comptera 366 jours, soit une année de plus qu'une année classique. Le 29 février tombera cette année un jeudi. Voici cinq choses à connaître sur ce jour rare.

L'année bissextile nous vient de loin. Les Égyptiens, déjà, qui devaient savoir quand planter leurs céréales et bien anticiper la vivifiante crue du Nil, étaient ennuyés par le fait que le nombre de jours dans l'année est un nombre non entier.

Pourquoi le mois de février est-il si particulier ? Parce que la Terre est trop éloignée du Soleil. Si elle était du côté de Mercure, ou plus proche encore, sa rotation sur elle-même serait verrouillée sur sa révolution et le nombre de jours dans l'année serait un nombre entier ou l'inverse. Sur Mercure, par exemple, une journée dure exactement deux ans. Mais la Terre, durant son tour de Soleil, tourne sur elle-même 365,24219 fois. Un cauchemar pour les premiers agriculteurs qui avaient bien du mal à prédire le retour des saisons. Les Égyptiens ont commencé par un calendrier avec une année de 360 jours, à laquelle ils ont dû ajouter cinq journées supplémentaires. Les Romains de Jules César ont remarqué que l'année durait 365 jours plus 0,25, soit un quart de journée, et ont résolu le problème avec un jour supplémentaire tous les quatre ans. Le bis-sextilis, « second sixième jour » venait s'ajouter après le sixième jour avant les « calendes de mars », à peu près au moment de notre 29 février.
• Le 29 février a été inventé par les romains
Jusqu’à l’arrivée de Jules César au pouvoir, Rome obéissait à un calendrier fait d’années de 355 jours. En guise de réajustement, un mois de 22 jours était ajouté tous les deux ans. Mais l’affaire s’avérait bancale: au fil des années, les mois et les fêtes changeaient de saison.
de 22 jours était ajouté tous les deux ans. Mais l’affaire s’avérait bancale: au fil des années, les mois et les fêtes changeaient de saison. César décida donc de clarifier le calendrier en l’alignant sur le temps de rotation de la Terre autour du Soleil (365,2422 jours). Il fut donc établi que les années dureraient 365 jours mais qu’un jour supplémentaire serait ajouté tous les quatre ans. Pourquoi spécialement en février? Parce que l’année julienne débutant par le mois de mars, il s’agissait du dernier mois de l’année.
Bien des siècles plus tard, en 1582, la réforme dite grégorienne vint perfectionner le calendrier julien. Puisque celui-ci se basait sur des années de 365,25 jours (au lieu de 365,2422), le calendrier s’était décalé d’une dizaine de jours par rapport au Soleil depuis l’époque romaine. La réforme grégorienne réaligna donc le calendrier sur le Soleil et ajouta une règle pour éviter l’érosion du modèle au fil des siècles.
Mais ce calendrier julien n'était pas juste puisque l'année dure 365,24219 jours, soit 365 plus un quart (jusque-là ça va) moins (à peu près) trois centièmes de quart. Résultat, les saisons ont dérivé doucement dans l'année officielle au fil des millénaires,l'équinoxe de printemps semblant se produire de plus en plus près des mois d'été. À la fin du seizième siècle, la date de Pâques, calculée à partir de cet équinoxe, avait remonté le calendrier jusque vers le 10 mars. En 1582, les savants convoqués par le pape Grégoire XIII ont trouvé un truc pour retrancher ces trois centièmes de quart : retirer trois années bissextiles tous les 400 ans en décidant que les années séculaires (1600, 1700, 1800, etc.) n'auraient un 29 février que si le nombre est divisible par 400. Ainsi, 1600, 2000 et 2400 sont des années bissextiles mais pas 1700, 1900 ou 2100. Les pays catholiques ont tout de suite adopté ce calendrier grégorien, les pays protestants un peu plus tard (d'où un problème de comparaison momentanée de dates entre l'histoire de France et celle de l'Angleterre avec par exemple une question : en quelle année est né Isaac Newton?).
Calé sur une année de 365,2425 jours, le calendrier grégorien n'est pas exact. La solution actuelle est d'ajouter une seconde de temps à autre, voire d'en retrancher car, pour tout compliquer, la vitesse de rotation de la Terre diminue au fil du temps, à cause de la Lune. La première « seconde intercalaire » a été ajoutée en 1972 et la dernière (en date de ce début 2016) en juin 2015. Ce bricolage ne plaît pas à tout le monde. Une autre solution, soutenue notamment par les États-Unis, serait de découpler l'année officielle de l'orbite de la Terre et de ne plus s'occuper de ces minuscules décalages, quitte à laisser le soin à de lointains descendants de recaler un jour leurs horloges.

• En 2100, il n’y aura pas de 29 février
La règle est peu connue mais elle existe: les dernières années des siècles ne sont pas bissextiles. En supprimant un 29 février toutes les 25 occurrences, on peut ainsi annuler le décalage observé avant la réforme grégorienne. Mais alors pourquoi l’année 2000 a-t-elle été bissextile? Il s’agit là aussi d’une compensation, dans l’autre sens cette fois. Pour s’aligner au mieux sur le calendrier solaire, il ne faut supprimer que trois années bissextiles tous les 400 ans. D’où l’idée de conserver les 29 février des années divisibles par 400 (1600, 2000, 2400, etc...). Pas simple, mais efficace!
• Il y a déjà eu un 30 février
La Suède peut se targuer d’être le seul pays à avoir déjà vécu un 30 février, en 1712 pour être précis. Il s’agissait alors pour l’Empire suédois de tenter de passer du calendrier julien au calendrier grégorien de manière progressive, en supprimant tous les 29 février entre 1700 et 1740.
Mais la Suède, trop occupée par sa Grande guerre du Nord avec la Russie, oublia d’appliquer la mesure en 1704 et 1708 et ces années restèrent bissextiles. Il fut donc décidé que le pays avait d’autres priorités que celle d’ajuster son calendrier: le retour au calendrier julien fut prononcé.
Mais pour défaire ce qui avait été fait, il fallut compenser la suppression du 29 février 1700: on choisit alors d’adjoindre au 29 février 1712 un 30 février. Pas sûr que les personnes nées ce jour-ci aient apprécié de vivre une vie sans le moindre anniversaire...
• Le 29 février, les femmes peuvent demander les hommes en mariage
La légende venant d’Irlande raconte que les femmes, se plaignant auprès de Sainte Brigitte du manque d’initiative des hommes en matière de demande en mariage, la supplièrent d’aller négocier avec Saint Patrick une exception quadriennale. C’est ainsi qu’il fut décidé que le rapport de force serait inversé tous les 29 février et que les femmes pourraient demander les hommes en mariage.
Si ceux-ci s’aventurent à refuser, la tradition veut qu’ils doivent offrir douze paires de gants à la jeune éconduite, pour lui permettre de cacher sa main non-baguée. Si l’histoire peut faire sourire, elle fut réellement respectée et même appuyée par des lois moyenâgeuses, aujourd’hui abolies.


(sources BFM et Futura Sciences)

Gibu 26/02/24

À la Une

C’est la folie chez Courteline (A.I. Février 2024)

Photonanie nous accueille ce mois-ci et nous donne des consignes précises sur ce qu’elle attend de nous : 

1 acte de pièce de théâtre (ou +) à un moment de la pièce. Utiliser des didiscalies (infos sur des éléments que les répliques ne permettent pas de connaître. Utiliser un zeugme à inventer. insérer les mots : ponceau (rouge vif foncé, rouge coquelicot) sardonique, katisophobie (peur de s’asseoir), fichtre. De l’ironie !
(https://photonanie.com/2024/02/01/lagenda-ironique-de-fevrier-les-consignes/)
__________

TITRE DE LA PIÈCE : la folie chez Courteline

au moment où nous prenons part à la pièce, l’accueil des spectateurs s’est bien passé. Le premier acte a posé les personnages. Le public est attentif. Gibu a pris son appareil photo. Soirée normale dans ce petit théâtre.

Le rideau ponceau déployé en fond de scène met en valeur les artistes qui y évoluent.

Personnages :

Christophe, le taulier – Yves, son régisseur – Eric (Commissaire SANTO) et Joëlle (dans le rôle de Rosette), les acteurs – Entre autres spectateurs : Gibu, Marie Claire et Claude.

 

Rosette, gentille femme mais qui n’a pas… fait d’études dirons-nous, est la maîtresse du Commissaire de Police. Elle est de passage au Commissariat, sous prétexte d’un renseignement important à demander.)

  • ROSETTE : dis mon loulou c’est quoi t’est-ce les Iles Britanniques ?

  • LE COMMISSAIRE : C’est un ensemble de deux Îles au milieu de la mer et qui inclut l’Irlande d’un côté, la Grande Bretagne de l’autre.

  • ROSETTE : et pourquoi qu’elles sont au milieu de la mer?

  • LE COMMISSAIRE : parce que ce sont des Iles ma choupinette

  • ROSETTE : ahhhhhhh d’accord

(Elle sort)

Le commissaire, énervé, se tourne vers le public et l’informe avec un rictus sardonique : c’est vrai qu’elle est gentille la Rosette, mais fichtre, elle n’a pas inventé le fil à couper le beurre!!!

Il se remet au travail, mais comme il est atteint de katisophobie, il a beaucoup de mal à se poser sur son fauteuil rembourré, certes, mais qui représente pour lui le supplice suprême. Il n’est bien que lorsqu’il va sur le terrain.

Le Téléphone sonne :

– Commissaire SANTO j’écoute !

(il pâlit, l’air excédé)

  • Chouchou je t’ai déjà dit de ne pas m’appeler au bureau…………

(il a des précédents, la veille Rosette ne lui a pas lâché la grappe)

  • ROSETTE : dis, comment qu’elles tiennent sans bouger ces îles ?

  • LE COMMISSAIRE : parce qu’elles sont……………. ancrées

  • ROSETTE : Ah, ok merci. A ce soir mon choupinou

  •  

(nous sommes jeudi, et c’est le jour où le commissaire est supposé se rendre à son club de bridge, fermé aux épouses, jusqu’à une heure avancée de la nuit. Sa femme Fernande en a pris son parti depuis longtemps…. en fait,  si on y réfléchit, depuis que Rosette fait partie du paysage, mais Fernande ne le sait pas)

SANTO est sur les nerfs. Il attend un coup de fil du Procureur, et regarde le téléphone nerveusement.

Sonnerie

  • Commissaire SANTO j’écoute !………. Rosette, qu’est-ce qu’il y a encore ! Tu vas finir par me faire virer !!!

  • C’est quoi l’ancre Choupinou ?

  • L’Ancre ??? l’Encre ???? C’est un réservoir de liquide qui peut être de plusieurs couleurs qui sert à écrire et à attacher les bateaux !

  • Ah ???  bon…….. bisous, choupinou

Elle raccroche. Il lève les yeux au ciel, excédé. Elle est mignonne Rosette, mais elle n’a pas inventé la poudre même si elle se maquille avec!

Il se jette sur son sandwich et sur ses dossiers.

Sonnerie. Il décroche, furieux et la bouche pleine :

  • ROSETTE, arrête, Bon Dieu, arrête que j’te dis  !!!……….. Oh pardon, mes hommages Monsieur le Procureur !!!……..

Le rideau (toujours ponceau), retombe. Fin de l’Acte.

Marie-Claire, Gibulène, et les autres spectateurs applaudissent.

Gibulène repose son appareil photo. Christophe vérifie que le chauffage fonctionne bien, Yves règle un projo qui ne répond pas exactement à sa demande.

Le temps d’un raccord de maquillage et le spectacle reprend………

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A bientôt le plaisir de vous lire tous !

Gibu – 01/02/2024

 

 

À la Une

Fenêtre en hiver (A.I. Janvier 2024)

2024 commence, l'A.I. continue. Les consignes de ce mois de Janvier, alambiquées par l'ami Tiniak, sont les suivantes : 
thème générique de l’ouverture; avec, pour première contrainte d’écriture, cet incipit :
“Par la fenêtre ouverte, force est(*) de constater…”
[* conjugaison modulable – ad. lib. pour toutlopéraoupresque]
Rappel circonstancié : non content de goûter toute forme d’ironie, l’agenda est aussi friand de termes surannés.
D’où la liste de mots qui suit, que vous aurez à cœur d’essaimer (disons, au moins quatre…), dans votre écrit (quelle qu’en soit la nature, prose, poésie ou toute autre) : bigophone, flamberge, marguerite, mousse et pampre, parangon, védique.

Par la Fenêtre ouverte

Force est de constater

Que ce n’est pas l’été :

Au sol la mousse est verte.

Mettre flamberge au vent

N’est pas dans l’air du temps !

Où sont les marguerites ?

Où sont les pâquerettes ?

Moi, j’ai la trachéite

Et un fort mal de tête !

Les pampres dénudés

De gel se sont parés,

Parangons de beauté

Védiques et structurés.

Soudain, le bigophone !

Est-ce toi, ma mignonne ?

Attendons les beaux jours

Pour nous parler d’amour !

Les champs sont dégarnis,

Et je suis racorni !

Une tendre ouverture

A besoin de nature.

Et pour vous effeuiller,

J’ai besoin d’exprimer

Mes élans enflammés

Aux chaleurs de l’été.

Gibulène – 04/01/2024

Meilleurs Vœux à vous tous et que l’aventure soit belle cette année encore !

À la Une

un ptit poème ?

Ça change un peu. J’en fais énormément des poèmes, mais bizarrement je ne les pose pas ici.
Je trouve WPC difficile à manipuler et j’ai de plus en plus de mal à m’y arrêter et à y écrire quoi que ce soit… Nous n’avons plus la maniabilité des anciennes versions…. ou alors je vieillis 😀 le résultat est le même, quand l’envie n’y est plus c’est pénible.

Heureusement nos échanges sont riches, merci à vous tou(te)s d’être présents.

Je fais une trêve au mois de décembre, ne vous étonnez pas de mon silence j’aurai d’autant plus de plaisir à vous retrouver en Janvier.

Gibu

À la Une

PERTE DE TEMPS – A.I. Octobre 2023

 
C’est Laurence qui nous guide ce mois-ci pour l’A.I. d’Octobre. Elle nous dit :
On est donc en octobre et ce mois-ci nous passons à l’heure d’hiver. C’est une heure qui nous rapproche de celle du soleil alors que les nuits se font plus longues. Une heure qui, dans une vie peut paraître infinie ou brève. Cette heure, je l’aimerais à la frontière du rêve et de la réalité. Une heure où tout est possible.Aussi je vous propose de jouer autour de cette heure-ci, où le temps se teinte d’extraordinaire plutôt que d’ordinaire. A cela il vous faudra placer les quatre vers tirés du poème Auguries of innocence de William Blake dans votre texte. Ces vers sont à ajouter où bon vous semble et sans ordre établi du moment que chacun d’eux trouve sa place dans votre récit :

« Voir le monde dans un grains de sable   Et le paradis dans une fleur sauvage  Tenir l’infini dans le creux de sa main  Et l’éternité dans une heure. »

Et comme ce thème aborde une idée d’heure, vous pouvez également ajouter l’expression suivante : « dame d’onze heures »

(https://palettedexpressions.wordpress.com/2023/10/01/revons-cest-lheure-agenda-ironique/)   

 

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Si le passage à l’heure d’été rassemble les symptômes d’un ictus amnésique, celui de l’heure d’hiver c’est plutôt «l’histoire sans fin»…

Onésime est pragmatique, il aime comprendre, intégrer un concept. Il ne voit pas le monde dans un grain de sable ni le paradis dans une fleur sauvage. Il voudrait bien savoir au nom de quelle manipulation énergétique obsolète et déstabilisante on lui retire une heure de vie au printemps pour la lui rendre en automne!

A l’approche de la nuit du 28 au 29 octobre, il se replonge dans ses réflexions semestrielle. D’autant qu’il vient de lire un texte de William Blake qui disait en substance «Tenir l’infini dans le creux de sa main, et l’éternité dans une heure»… Une heure! Une heure qui va et qui vient au gré de nos politiques, générant son lot de perturbations et de désagréments!

Il a tenté d’en discuter avec Gertrude, en vain. Elle lisait, fascinée, le roman de Pierre Aspesteguy «La dame d’onze heures» et lui a juste demandé distraitement en quoi ça le dérangeait de dormir une une heure de plus?

Bon, quand elle n’est pas réceptive, mieux vaut ne pas insister! Il adore sa Gertrude, Onésime, mais sa faculté d’adaptation le désarçonne.

Deux fois par an, défiant ses propres idéologies, il TRICHE: il avance ou recule son réveil à l’avance pour ne pas être en décalage le lendemain. Eh oui, à l’heure des réveils connectés Onésime a conservé son vieux réveil des années 60, hérité de Gibulène; vous savez, ces gros réveils oranges à remonter manuellement et qui vous font tomber les murs quand ils sonnent!

Mais il sait d’avance qu’il va rester éveillé cette nuit-là pour analyser comme chaque fois ce déséquilibre spatio-temporel comme s’il faisait partie intégrante d’un roman de science fiction… Une fois de plus, il y aura ce fichu décompte: 02h58….. 02h59….. 02h00!!!

La France profonde dormira tandis qu’il se posera ces questions métaphysiques:

  • lui faudra-t-il refaire ce qu’il a fait pendant l’heure écoulée?

  • Et s’il n’a rien fait, doit-il de nouveau ne rien faire?

  • Est-il né à l’heure de son acte de naissance, avant ou après?

  • A-t-il rajeuni d’une heure dans la nuit?

  • Est-ce une heure rendue sur l’année qui se termine, ou prêtée pour palier l’heure appelée à disparaître l’an d’après?

Ce qui est sûr, c’est que le chat Ehouarn n’admettra pas d’attendre une heure de plus sa pâtée………. Merci le greffier qui ne lui permettra même pas de profiter d’une nuit délayée dans le temps!

Mais tout cela n’est rien par rapport aux questions qui le harcèleront au printemps avec, cette fois-ci, un vol d’heure inexpliqué. Mais c’est un positif, malgré tout, Onésime. Il se dit qu’il a six mois, malgré tout, pour s’y préparer… et qui sait, si Gertrude a fini de lire, elle acceptera peut-être d’en discuter. Gertrude, c’est sa Madeleine de Proust à lui, son équilibre, sa raison…. son point de vue saura le rasséréner.

De toutes façons, comme disait fort justement Jules Jouy, «l’heure c’est l’heure; avant l’heure c’est pas l’heure; après l’heure c’est plus l’heure», et là, il est l’heure pour lui d’aller se coucher.

Bonne nuit Onésime.

Gibulène – 17/10/2023

 

 

 

À la Une

B.T.S. (A.I. de Septembre 2023)

Le sujet que nous propose Sabri Na, dont le franc succès en Août est plus que mérité :

Ce mois de septembre étant placé sous le signe de la rentrée scolaire, je vous propose donc de parler d’un souvenir d’école !Alors, l’école au sens large, ça peut être l’école de Pennac, l’école buissonnière, l’école de la vie, l’école des fans (pourquoi pas) et même h soyons fous !- l’école militaire, je ne suis pas sectaire.Ce souvenir sera réel, fictif, douloureux, joyeux, inventé, absurde, drôle ou impétueux, vous choisissez la forme qui vous sied pour nous le partager.Quelques petites contraintes bien sûr car sinon cela n’est pas amusant !Il faudra pour raconter ce souvenir, incorporer quelques mots à retourner dans tous les sens : rapporteur / pion / colle / ligne / cour (ou cours ou court ou courre ) et rythme !Ayant un passif dans l’éducation nationale (on a tous nos petits défauts ? ), il faudra s’amuser à détourner au minimum un des fameux sigles qui composent ce joli jargon académique qui fait  la joie des professeurs.

Et pour les plus téméraires, qui souhaitent du rab de devoirs, ajoutez à votre agenda cette petite phrase extraite de ma lecture du moment : « cela donnait le sentiment d’appartenir à une multitude à la fois statique et chatouilleuse » (ça vient de « Personne n’a peur des gens qui sourient » de Véronique Ovaldé).

– – – – – – – – – –

Automne 1968, je rentre en B.T.S. Pas celui de secrétariat, refaisons l’histoire, je démarre un cursus de deux ans de Brevet Technique du Sourire.

Après une année scolaire pendant laquelle tout a valsé : les cours, trop courts, les colles, les pions et les barricades, l’été de toutes les incertitudes, le choix impératif de l’orientation de toute une vie !!! des parents qui s’opposent à mes préférences linguistiques ou artistiques…… reste le Sourire en cycle court, ça ira plus vite.

Les souvenirs remontent de cette dernière année : Terminale L, section littéraire Textes Anciens. Nous avions créé notre magazine mensuel « Le Rapporteur« . Chacune de nous alimentait cette publication grâce à quelques lignes, textes, chansons, poèmes… tout était bon pour maintenir le rythme des parutions.

Dans la salle qui nous était allouée, où nous mettions au point le rédactionnel, nous étions des abeilles dans une ruche ! le sentiment d’appartenir à une multitude à la fois statique et chatouilleuse. Nous étions prêtes à rebondir à la moindre anecdote, en adolescentes surexcitées par l’École de la Vie qui nous attendait.

La rubrique poèmes recueillait un franc succès, et nombre d’entre nous s’amusaient à passer des quatrains aux Haïkus ou autres acrostiches.

L’un d’entre eux me donna du fil à retordre, je m’en souviens encore :

Grandes Études Tu feras,*

Issue Géniale Rechercheras,*

Bac Français Indispensable,*

Unique Sésame En Perspective.*

Ce n’était pas du Victor Hugo, j’en conviens, mais je me voyais déjà à la Une !!! Nous étions fin Avril, un parfum de fébrilité flottait dans l’air. La semaine qui précédait l’édition de notre journal, Nanterre entra en rébellion, les lycéens en action, les activités para-scolaires devenaient brutalement puériles…. nous ne fûmes jamais publiées.

Ce baccalauréat, constitué d’épreuves orales sur fond de révolte étudiante, et que bien des gens considérèrent comme « truqué » me laissa un goût de victoire étriquée.

Je m’apprêtais donc à franchir la porte de l’École de Secrétariat Supérieur (et de Sourire) de ma ville avec la sensation de franchir également une étape décisive vers le monde des adultes. Plus rien ne serait comme avant !

Gibulène – 04/09/2023

*

G.E.T. Groupe d’Études Techniques

I.G.R. Ingénieur de Recherche

B.F.I. Baccalauréat Français International

U.S.E.P. Union Nationale du Sport Scolaire

À la Une

Le Calen de Port de Bouc

Pour ceux qui ne sont pas sur facebook, j’oublie souvent de publier mes reportages ici… à noter que Port de Bouc est une localité proche de Martigues dans les Bouches du Rhône. On y observe une forte activité maritime avec l’accostage de nombreux tankers et la gestion du calen dans le canal de Caronte* qui relie l’Étang de Berre (plus grand étang salé d’Europe) à la Méditerranée. Bonne balade 🙂

Visite du Calen de Port de Bouc

 

Organisée par l’Office du Tourisme de Port de Bouc qui regorge de visites intéressantes à faire. Le dépliant qui nous est remis pour appuyer les dires de notre accompagnatrice nous explique que Calen tire son origine de « caler les filets ».

Tendu de part et d’autre du Canal de Caronte* cette gigantesque « toile » est remontée régulièrement à l’aide de filins puissants.

Nombreux au début du XX ème siècle, ils ne sont plus que deux en activité : Martigues et Port de Bouc.

Cette pêche ancestrale permet, en période estivale, pendant la fraie, d’attraper les muges (ou mulets) qui sont à la base de la confection de la POUTARGUE (surnommée « caviar Provençal »).

Lorsque on remonte (très doucement) le filet une petite barque (ou barquerolle) navigue à l’intérieur de sa surface. Cette manœuvre, c’est la « vire ». Les hommes ramassent les muges, rejettent les autres espèces (dorades…. et autres) et lorsqu’ils ont terminé le filet est relâché tout aussi doucement au fond du canal.

Les poutarguiers (muges femelles ou « testus ») sont isolés des autres poissons pour récupérer les œufs. Les deux précieuses poches d’œufs sont récupérées en laissant « lou pecou » (bout de chair qui les relie. Si on le coupe les poches se vident, et c’est d’autre part la marque d’authenticité du produit. Les poches sont rincées à l’eau douce en bassine, déveinées et nettoyées de leurs impuretés, puis roulées dans du sel fin et déposées entre deux planches qui seront soumises à un poids pour les « aplatir ».

Les poches sont ensuite mises à sécher entre 4 et 7 jours (en fonction de leur gabarit) dans un garde manger exposé au vent, à l’air, à la chaleur, mais hermétique aux mouches. Elles vont ainsi durcir puis seront suspendues et leur couleur foncera.

A noter que si on veut les conserver longtemps un emballage sous vide est la solution qui permet en outre de les congeler et de les ressortir pour les fêtes de fin d’année par exemple !

Les pêcheurs du Calen sont équipés pour procéder à cet emballage qui leur permet en outre d’avoir de petits stocks d’avance.

NB :

On peut déguster la poutargue finement tranchée sur des toast, ou encore râpée sur des pâtes ou du riz, ou pour agrémenter certaines salades (essayez avec les haricots blancs). Une autre idée : râper, mélanger à du beurre, le laisser s’imprégner, et faire des petites tartines toastées. Vous pouvez aussi la grignoter. D’autres idées sur le net. Attention, le goût fortement iodé et salé peut surprendre. Très chargée en omega 3, internet nous donne un prix de base au kilo qui se situe entre 160 et 210 €. Les premiers prix pour de « petites » poutargues approche les 25 à 30 euros. (estimation Août 2023).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gibu

 

À la Une

Merciiiiiiiiiiiiiii

C’est grâce à vous tous……………….

Alors pour finir la saga des cigales de ce mois d’Août, je vous ai retrouvé leur légende :

 

Si les cigales sont parfaitement intégrées au panorama provençal, au même titre que la lavande ou les oliviers, il n’en demeure pas moins que le commun des mortels se pose beaucoup de question sur l’utilité d’un tel animal pour la nature, qui ne laisse en général rien au hasard, et chaque plante ou chaque animal a sa raison d’être dans la nature. Et les cigales alors me direz-vous ? Bruyantes, mais pourtant difficile à approcher, qu’apportent-t-elle ?

Cette légende se déroule donc en Provence, un été durant lequel les Anges sont venus passer leurs vacances estivales un verre de pastaga à la main sous les platanes, regardant les parties de pétanque endiablées sur la place du village. Lors de leur atterrissage en terre provençale, quelle ne fut pas leur surprise de ne pas trouver âme qui vive ! Le soleil de plomb qui s’abattait sur la région n’arrangeait rien aux affaires de nos Anges, qui ne trouvaient pas un troquet ouvert pour se désaltérer. En chemin, ils s’aperçurent que les champs étaient en friche, que les potagers étaient à l’abandon…

Fort inquiet de cette situation, attristés de voir cette si magnifique région vidée de ses habitants, et laissée à l’abandon, ils décidèrent d’aller frapper à la maison de Dieu pour y trouver des réponses à leurs interrogations. Là encore, quelle ne fut pas leur étonnement de trouver le curé non pas en train de prier, mais allongé sous son boutis, en plein pénéquet ! L’homme de foi apporta alors une réponse claire et limpide aux Anges : à cause de la chaleur accablante et du soleil torride qui s’abat sur la région durant l’été, les provençaux se préservent paisiblement à l’ombre des oliviers et des figuiers. Surpris, les Anges demandèrent alors à quel moment de la journée les provençaux se mettaient au travail, ce à quoi l’homme de Dieu répondit : « A la fraîche tôt le matin », et « à la rosée » tard le soir.

Mécontents, les anges s’en retournèrent au paradis pour raconter à Dieu leur mésaventure. Ce dernier, furieux, décida de punir les provençaux, en leur envoyant une nouvelle espèce d’insectes pour les empêcher de faire la sieste en pleine journée ! Cette nouvelle variété d’insectes «tambourinaïre » aurait pour mission de se planquer dans les pins, et d’exécuter une musique stridente, rendant impossible toute initiative de sieste provençale, en pleine journée. Les cigales venaient de naître !

Finalement, cette tentative resta vaine, les autochtones s’habituèrent bien vite aux insectes et firent même des cigales un des symboles de notre Provence !

source Denis Lestagnol – Parlan Prouvençau Fbk

 

Plus que deux jours avant les votes ! A ben leù comme on dit chez nous (A bientôt)

Gibu

À la Une

Août tire bientôt sa révérence…

L’été a été chaud en Provence, et le reste encore……..  les textes de l’Agenda Ironique ont amené un peu de fraîcheur dans mes pensées…….. Merci à tous ceux qui ont participé, pour les retardataires il vous reste une « petite » semaine, ne vous en privez pas…… le 26 au soir Carnets Paresseux m’aide à relever les copies 😀 et termine le travail à ma place ! Tè, Vé, qué paresseuse la Gibu 😀
J’ai fait un premier relevé des liens que vous m’avez transmis…….

LA LICORNE

https://filigrane1234.blogspot.com/2023/08/en-musique.html

MIJOROY

https://funambulesurlefildelecriture.com/muppet-show-des-cigales-ai-aout-2023/

JOBOUGON

https://jobougon.wordpress.com/2023/08/02/lescamot-de-la-creation/

LOTHAR

https://lotharquejamaisfr.wordpress.com/2023/08/03/lamour-est-dans-le-pre/

GIBULENE

https://laglobule2.wordpress.com/2023/08/03/quand-les-cigales-a-i-aout-2023/

JAMADROU

https://lesmotsdejama.com/2023/08/06/une-histoire/

IOTOP

Les hexapodes et ailes en éventail

TOUT L OPERA OU PRESQUE

LES CIGALES DU PHARAON

JOHN DUFF

https://touslesdrapeaux.xyz/agenda_ironique.html?fbclid=IwAR0sxUGUBT0ATMvVUjzdtOdIi4HqfY0MdA4XC-aFKPMB_XrMtZMbbpTIEhg#

TINIAK

Tsss… Tsss… (A.I. d’août)

ISABELLEMARIEDANGELE

https://wordpress.com/post/isabellemariedangele.com/10352

SABRI NA

https://entreleslignes.blog/2023/08/12/les-cigales-chez-les-fourmis-agenda-ironique-aout-2023/

 

PHOTONANIE

L’agenda ironique d’août 2023: ma participation

 

QUI AI-JE OUBLIE ????

CARNETS, HELP!!!

A très bientôt les Agendistes et merci pour vos délicieuses participations. Une photo prise ce week end chez une amie en pensant à vous tou(te)s

À la Une

Agenda Ironique d’Août 2023

Ah les vacances, le soleil, les cigales………. enfin la plupart du temps, je sais que pour certains l’été n’est pas encore là.
ON VA LE FAIRE VENIR !!!

Pour le mois d’Août, c’est moi qui suis exceptionnellement chargée de donner le coup d’envoi (tout arrive).

Je vous donne le sujet, et je collecte vos liens pour avoir le plaisir de vous lire. Posez-les dans les commentaires ci-dessous.

Ensuite Carnets Paresseux prendra le relai pour les votes et tout et tout….

Vous avez jusqu’au 26 Août minuit pour m’envoyer vos textes. Du 27 au 31 Août les votes seront ouverts.

Comme d’habitude, toutes les formes d’écriture sont les bienvenues.

Le sujet de ce mois cymbalise ! je vous l’ai dit, il faut faire venir l’été.

Vous nous raconterez la conversation de deux cigales observant les vacanciers dans un camping. Elles commentent, bien sûr, avec ironie et causticité.

Les mots à caser : calinotade, patito, cabinets, et fada.

Il vous faudra glisser quelque part « l’homme de Cro-Magnon racontait des préhistoires à ses enfants » (citation empruntée à l’aphoriste Gaëtan Faucer)

Voilà ! à vos plumes, stylos, crayons, feutres, claviers, tout est bon pour y arriver.

Joyeux mois d’Août à vous tous.

Gibu

 

 

 

 

À la Une

Conférence (A.I. de Juillet 2023)

Photonanie nous invite en juillet à écrire un texte en anticatastase dans laquelle on retrouvera habilement glissés les mots albédo, pentagone, et l’expression « ne pas être le pingouin qui glisse plus loin ». Comme d’habitude il n’y a plus qu’à…….. et c’est Onésime qui s’y colle !

La douce chaleur de cette semaine caniculaire fait suite à une série de bruines diluviennes qui avaient laissé à Onésime un arrière-goût de trop peu.

Les nuages s’appliquent à jouer leur rôle d’albédo dans une énergie toute cotonneuse.

Onésime se rend avec sa Gertrude au cinéma « Le Soleil Noir » pour suivre une visioconférence en direct du Pentagone dont le thème est pour le moins prometteur : « De l’utilité des igloos en Afrique Subsaharienne et de leur rôle sur le réchauffement climatique ».

Les participants sont supposés intervenir, mais il se demande si les questions qu’il envisageait de poser (ou pas) ne le feront pas passer pour le pingouin qui glisse plus loin, car dans le domaine des igloos ils n’a pas le couteau le plus aiguisé du tiroir.

Sa douce Gertrude, sous l’emprise d’une puissante langueur due à la température de ce mois de Juillet, ne lui serait vraisemblablement d’aucune utilité pour l’inciter à poser cette question essentielle au célèbre conférencier Jean-Loup Renard : « le réchauffement climatique dans les pays froids est-il inversement proportionnel à la baisse des températures dans les habitats glacés » ?

Bref Onésime s’épuise à remuer des neurones qui ne demandaient qu’à rester au repos dans son cerveau embrumé.

Dire que Gertrude, de son côté, est peu motivée, est un doux euphémisme. Mais elle aime trop son Onésime pour le laisser aller seul au casse-pipe. Elle se demande seulement d’où lui est venue l’idée saugrenue de s’inscrire à cette passionnante séance à laquelle ils ne vont rien comprendre ! un élan compulsif, peut-être ?

Ils cheminent donc avec un allant mesuré le long de l’Avenue Anticatastase (quel drôle de nom !), lorsqu’une publicité apposée sur le mur attire leur regard : un Musée de l’illusion vient d’ouvrir ses portes dans l’ancien Palais des Nouveautés !

Ils se regardent dans un silence éloquent et se comprennent ! Ils sont fusionnels ces deux là, vous le savez déjà !

Au diable la conférence, vive le Musée !

La journée qui s’annonçait joyeusement sérieuse se terminera de la plus fantaisiste des façons… Et la fantaisie, ils aiment ça !

 

 

là ce n’est pas Gertrude 😀

Joyeux mois de Juillet à vous tous amis blogonautes et à vos plumes, stylets, stylos, claviers…………

Gibulène – 02 07 2023

À la Une

Au-delà du miroir (A.I. de Juin 2023)

Le sujet : Tout l’opéra ou presque nous propose comme thème « ce qui se passe de l’autre côté du miroir sans autre contrainte qu’un peu de coriandre, de poudre de perlimpinpin, un oxymore ou deux, et voilà…. Merci Jean-Louis !!!
 

 

Et si je regardais

Un peu l’autre côté,

Me verrais-je à l’envers,

Tête en bas, pieds en l’air ?

Une illustre inconnue

Dans un obscur miroir

S’inventant une histoire

d’hypocrite ingénue ?

Pour passer sans dommage,

Il faut confectionner

Un genre de potage

Et puis l’ingurgiter :

Coriandre, sel, cumin,

Sur lesquels on saupoudre

La meilleure des poudres,

Celle de perlimpinpin…

Il manque la recette

Qui permet de rentrer,

Alors je vais cesser

De mener mon enquête !

Un aller sans retour

Je le ferai un jour !

Rien ne presse, Tudieu !

On va attendre un peu….

 
Gibulène – 4/6/2023

 

À la Une

Ca pue bon dans le jardin ! (pour Mo)

Pour Mo qui verra ainsi mon jasmin, ou tout au moins une partie de mon jasmin……..

mais il y a aussi :

 

Epicétou, Mo, ah oui, j’oubliais que 30 ans plus tard mon vieux rosier que je n’entretiens pas m’a fait un cadeau ce matin  :

 

Ça se résume à ça en attendant que le laurier rose se décide………. Mais l’olivier, à y regarder de plus près, est heureux !  même s’il est balloté par le mistral et ne reçoit pas d’au. Ici c’est du concentré !

 

Gibu 15/05/2023

À la Une

Groaa & Aurvandil, love affair (A.I. Mai 2023)

Merci à La craie qui organise ce mois-ci l’A.I. qui doit :
– commencer par « l’aurore sortait de l’océan sur son char de roses »
– mentionner Groa, reine mythique, sorcière, guérisseuse, et Aurvandil son époux
– caser marsouin, trichobezoard, soulèvement de la terre
sur le thème de la fuite du temps
Comme d’habitude : yaka !!! 😀

L’aurore sortait de l’océan sur son char de roses.

Aurvandil le Hardi admirait le spectacle depuis le donjon, ses pensées allant vers son épouse, la Reine Groa dont les pouvoirs, outre ses talents de sorcière, de guérisseuse et magnétiseuse, ne sont plus à démontrer.

Son plaisir, lorsqu’il revient de guerroyer, c’est de recevoir les gentils Sires des alentours, et de leur offrir bonne chère et divertissements.

Il n’est pas rare que Dame Groa, en sa douce bienveillance, accepte de se montrer sous son profil de magicienne : des visions lui viennent alors, qu’elle matérialise aussitôt !

Le souvenir de ces moments festifs affluent, en cette aube empreinte de douceur et de poésie :

Quel moment fabuleux lorsque sa Reine avait transformé en col d’hermine les trichobézoards du chat pour le glisser au cou d’une rivale jalouse qui n’en pût mais.

Plus stupéfiant encore, le jour où, un peu pompette après un festin bien arrosé avec les chasseurs du royaume, elle avait transformé la meute de chiens en autant de marsouins, qu’il avait fallu évacuer en urgence dans l’océan tout proche !

Quelle femme extraordinaire !

Hier Aurvandil Le Hardi a mené fier combat contre les armées de Thor. Les retrouvailles avec sa belle ont été divines. Ce matin est une offrande des cieux en préambule au banquet qui se déroulera à la nuit tombée aux lueurs des feux et de l’astre Sélène.

Lorsque la Reine apparaît, majestueusement vêtue de pourpre et d’or, là-haut, entre les créneaux du donjon, le silence se fait et le temps suspend son vol……..

Et voilà que la Reine chante, module, psalmodie………. Le sol vibre à souhait. Et soudain la fréquence se fait magique, et provoque le soulèvement de la Terre dans une énergie tellurique tutélaire.

Yggdrasil émerge de son flanc…..

Tout est dit ! Groa rejoint Aurvandil et l’embrasse tendrement.

A l’entour de l’Arbre de Vie on peut festoyer maintenant.

Et passent les festins, les banquets et les ans, Le royaume d’ Hoddmimir demeure impassible face à la fuite du temps.

Gibulène – 7/5/23

* trichobezoard : masse de poils ingérée puis vomie par un animal sous forme de masse solide

* n’en pouvoir mais : ne rien pouvoir faire

* l’astre Sélène : la Lune

* Yggdrasil : nom de l’Arbre Monde dans la mythologie Nordique

*Hoddmimir : vallée qui abrite Yggdrasil

À la Une

EHOUARN LE CHAT PACHA (A.I. Avril 2023)

le sujet : Max-Louis nous invite à écrire (pièce de théâtre, opérette, roman, chanson, poème, nouvelles, rimailleries et tutti quanti) à propos d’un chat. et de glisser quatre mots imposés : automate, créature, usurpation, compresseur, qu’on peut « placer dans le désordre ou l’ordre et même en faire des anagrammes ou les triturer selon votre bon vouloir ». Bien sûr, une goutte d’agenda ou de calendrier et une pincée d’ironie seront appréciées (comme tout le reste).

Un chat, c’est amusant un chat !

C’est une étrange créature

Prête à toutes les aventures….

On ne sait jamais s’il est là

Sauf s’il affirme son bonheur

Dans un grand bruit de compresseur….

Puis se dirige en automate

Vers ses croquettes et sa gamate.

Pour pallier toute usurpation

Le mien porte un super prénom.

Ehouarn, puisqu,il faut le nommer

M’autorise à cohabiter

Dans SA maison, si je veux bien

Subvenir à tous ses besoins :

Dodo, câlins, méditation,

Un vrai félin sans ambition.

Si d’aventure il fait du sport,

Pendant deux ou trois jours il dort !

Mais pas question de me laisser

Faire la grasse matinée;

Et le soir s’il en a assez,

Alors il  m’envoie me coucher.

Il me torture au quotidien,

Et le pire, c’est que j’aime bien !

Gibulène – 4/4/2023

 

Séance de sport

NB : Ehouarn appréciera votre visite si vous le désirez sur https://www.facebook.com/Ehouarnlechat

À la Une

Maléficia et les herbes folles (A.I. Mars 2023)

le sujet, il est là : https://isabellemariedangele.com/2023/03/01/agenda-ironique-de-mars/

Merci à Isabelle-Marie d’Angèle de ce sujet printanier qui nous envoie direct dans les champs de fleurs…. et voici mon élucubration personnelle 🙂

Maléficia, jolie sorcière

A bien du souci à se faire ;

Pissenlit, son chat malin

Ne chasse plus dans le jardin.

Il veut dormir dans la valise,

Et depuis lors, le temps s’enlise…

Avant le grand changement d’heure

Elle file dans un champ de fleurs.

Il lui faut faire une potion

Pour réveiller en lui le lion.

Elle consulte sa tocante

Qu’elle a trouvée à la brocante.

Les heures fuient, imperturbables,

L’angoisse est indéfinissable.

Bientôt viendra la Pleine Lune,

Elle va cueillir des florelunes*,

Des crateros*, et autres graines

Ainsi que quelques fleurs malsaines

Comme gincko ou drosera,

Ou Népanthes, ou dionéa,

Les touillera dans un chaudron,

En extraira une lotion

Que respirera son greffier

Histoire de le réveiller

Pour récupérer son bagage

Afin de partir en voyage…

Son grand balai est déjà prêt

Pour le changement annoncé,

Et quand le 26 mars à deux heures

L’aiguille avancera d’une heure,

Elle se téléportera

Avec sa valise et son chat

Par le portail interstellaire

Vers la planète des sorcières.

Des pendules, elle en a partout,

Et pendant que la potion bout,

Chat Sauvage dort en corolle

Dans la valise aux herbes folles !

Il lui faut gérer l’ Agenda

Qu’il soit ironique ou pas,

Et l’honorer quoi qu’il en soit !

C’est le but de Maléficia….

Gibulène – 06/03/2023

*fleurs créées à la demande d’Isabelle-Marie, vous ne les trouverez pas, il faut être Maléficia  !

À la Une

Cantine (A.I. de Février 2023)

 

 

Zoé, petite sœur de Gertrude,

est restée en colle à l’étude.

Elle ne fait jamais de tapage,

mais est souvent dans les nuages;

Aujourd’hui elle doit recopier

un tableau assez compliqué :

ce sont les jours de la semaine,

en français ET en latin, même !

Recopier un grand tableau,

déjà, ce n’est pas rigolo;

alors, elle a procrastiné…

elle doit aujourd’hui rattraper !

car, en plus, comme tous les ans,

faut le faire signer aux parents.

C’est le tableau de la cantine

qui leur explique la cuisine

que les bambins vont avaler

qu’ils aiment ou non, bon gré mal gré.

Lune lundi, Mars pour mardi,

Mercure, c’est le mercredi,

Jupiter pour le jeudi

et Vénus pour le vendredi.

Mais pour samedi et dimanche

c’est une autre paire de manches :

deux jours de congés c’est si bon !

on pourra manger du dindon,

des nuggets, burgers, ou girolles,

rien que des idées un peu folles.

Choux, oignons, courges, et navets,

deux jours pleins pour les oublier.

Tomates, endives et pissenlits,

elle peut les oublier aussi !

Carottes, poireaux, pommes de terre

sont les légumes qu’elle préfère

quand en bouillon ils sont mixés…

mais ça ne vaut pas le pâté,

ni les lasagnes et les ravioles

les deux plats dont elle raffole !

C’est bientôt la fin de l’étude.

Elle va retrouver sa Gertrude.

Elle pourra lui expliquer

que ça ne peut plus durer :

il faut que les parents admettent

qu’elle peut aller à la cafète

Après tout elle est maintenant

une adulte, puisqu’elle a 10 ans !

 

Gibulène – 9/2/2023

 

Les consignes étaient de parler de légumes, de jours de la semaine, de glisser les mots nuage, tapage, dindon et bouillon, et éventuellement de s’inspirer d’une image à colorier d’ Elena Pavlona Guertick... épicétou ! voualà 🙂

 

 

À la Une

Lettre à Tiga (1)

 
J’ai le blues de la Cagouille, ma Dame du Nord. Le Petit Escargot n’a pas su t’aider à gagner ta course contre le crabe…. il est resté en rade sur le quai.
Deux ans après, je ressors de mes cartons les formidables dessins que tu m’adressais, tous porteurs de messages et de tant d’histoires. Ils sont les témoins de nos rires passés et un hommage à l’immense Artiste que tu étais !
Que du kiff! Te souviens-tu de ce premier voyage chez not’ LYONne, toi venant de Taupeland et moi de Pastisseland , après des semaines à pester après le temps qui ne passait pas assez vite !
Nos impatiences, nos échanges téléphoniques jusqu’au bout de la nuit avec la LYONne, nos rires qui fusaient pour tout et n’importe quoi….
Dans ton enthousiasme, tu avais même négocié les tarifs !

J’adore ce dial de Tiga en tongs chevauchant la Cagouille. Déjanté, mais déjà tellement nous avant même cette rencontre. C’était une évidence, nous étions sur la même longueur d’ondes.

Et puis  notre arrivée en fanfare, à l’autre bout du rail, avec nos appareils photos et l’incontournable bouteille de rosé :

La concrétisation de nos rencontres sur la Toile, avec la certitude que pour nous, les Trois Glorieuses, plus rien ne serait désormais comme avant. Nous étions venues à Lyon pour fêter la Lumière, et la pluie diluvienne n’a jamais  réussi à gâcher ce week-end inoubliable.

Il reste tes soleils, ta présence au-delà de l’absence, les portraits que de moi tu faisais : ces escargots orphelins désormais.

Et puis il reste ton rire, sur cette courte bande son que je garde pour moi, et qui pendant quelques secondes fait revivre cette force de vie qui émanait de toi. Tu étais tellement solaire, et tellement douée…… Merci de m’avoir fait entrer dans le cercle fermé des initiés, j’en ai été tellement heureuse et flattée! Tes innombrables œuvres ne m’appartiennent pas, mais me restent ces quelques dessins que personne ne m’enlèvera jamais.

T’as raison, la Taupelandaise, quand je t’évoque, il fait beau dis donc !
DRU de ta Marseillaise.

Buslady, La Cagouille, La Kokille

PS de temps en temps je t’écrirai. T’es priée de répondre, HING !

 

 

 

 

À la Une

L’art au service de l’Art

Je suis fascinée par ces artistes qui redonnent leur éclat aux œuvres victimes du temps. Pour les vieilles pierres, c’est au vu et au sus de tous, mais pour la peinture, c’est une toute autre histoire, et je ne soupçonnais pas le nombre d’étapes que comportait une restauration de tableau.

J’ai une amie en Pays de Loire, Artiste par ailleurs, Restauratrice du Patrimoine Culturel,  qui restaure les œuvres d’art avec la patience, la maîtrise, et la technicité que cela demande.

Son site pour de plus amples renseignements : https://www.restaurer-tableaux.com/tableaux

Elle a restauré récemment un tableau du XVII ème, l’Adoration des Mages, et a eu l’excellente idée de détailler son travail étape par étape; j’ai trouvé ça passionnant et j’ai compilé l’ensemble des étapes pour vous en faire profiter...

 

 

 

 

Adoration des Mages, peinture à l’huile sur toile fin 17ème.
Début du chantier de restauration avec une première phase de dépoussiérage de
l’œuvre avec élimination des poussières, vermoulures de bois et corps étrangers
superficiels, en prévision de la protection généralisée de la peinture avant
transport.
L’état de la peinture ne permettant pas de manipuler le tableau sans risque de
chute d’écailles, on a procédé à une protection provisoire en collant des
morceaux de papier japonais a l’aide d’un adhésif réversible (gel de tylose).
Grâce à cette intervention appelée « facing », la peinture est ainsi parfaitement
conservée et protégée pour le transport à suivre et la dépose du cadre.
(Intervention réalisée en 07/2021 à la Mairie de La Lande Chasles – 49)
Après que l’œuvre ait été transportée et rapatriée sans dommage à l’atelier on a
procédé à la dépose du tableau en enlevant les quelques clous qui le
maintenaient à l’arrière du cadre. Une fois le tableau extrait, les bords de la toile
sont soigneusement dépoussiérés au pinceau.
Le travail se poursuit avec le retrait des facing provisoires. Le papier de
protection est ici préalablement humidifié et enlevé très délicatement de la
surface de la peinture. On rappelle à ce stade que les écailles et soulèvements de
matière ne sont pas encore refixés au support toile.
Malgré la présence d’anciennes restaurations, le tableau n’a jamais été démonté
et possède encore son châssis en bois d’origine. Le bois est très vermoulu et sa
structure ne possède aucun critère permettant une conservation optimale de
l’œuvre dans le temps, il est donc prévu de le remplacer ultérieurement par un
châssis neuf.
La toile a été déclouée en périphérie mais la dépose du châssis s’est avérée plus
complexe que prévu! En l’absence d’espace entre la toile et les montants du
châssis, la préparation brune du tableau a traversé la trame lâche de la toile et à
créé de ce fait de nombreuses adhérences. Un problème souvent rencontré sur
des tableaux anciens, jusqu’à l’apparition ingénieuse au 19ème siècle des châssis
dits chanfreinés, dont les montants biseautés créent un espace empêchant tout
contact entre la toile et le châssis. Et hop finies les toiles collées à l’arrière.
Bref. Il aura fallu quelques heures pour décoller le plus délicatement possible les
montants en bois et libérer ainsi la toile, en découpant le châssis tronçon par
tronçon dont certains partaient littéralement en poussière!

On a ensuite procédé à l’assainissement du revers par un grattage des corps
étrangers en relief (résidus et fragments de bois, agglomérats de poussières,
pièce et résidus de colle ancienne, nœuds de tissage…) suivi d’un dépoussiérage
généralisé. Les rebords de toile ont ensuite été aplanis, les quelques déchirures
consolidées, les trous comblés avec de petites incrustations de toile qu’on aura
volontairement choisie de même contexture que le support d’origine.
Lors du diagnostic réalisé en amont du chantier, le tableau présentait
suffisamment d’altérations pour que l’on préconise un rentoilage. Cette
intervention vise à doubler la toile d’origine avec une toile neuve dans le but de
la renforcer et d’assurer dans le même temps une remise dans le plan complète
des écailles de peinture, qui était on le rappelle une des problématiques majeures
de l’oeuvre. Cette intervention impliquant un certain nombre de protocoles et
d’opérations sur la toile d’origine (nous y reviendrons très vite) il est nécessaire
de protéger l’ensemble par un cartonnage.
Ce procédé vise à coller un papier préalablement humidifié sur l’ensemble du
tableau, disposé côté face, avec un mélange de colle de peau et de farines appelé
colle de pâte. L’humidité apportée par l’adhésif va assouplir la toile et le papier
en séchant va se rétracter et exercer une pression sur le tableau. On obtient ainsi
une surface parfaitement plane pour les interventions à suivre.
Une fois encore la colle est réactivée par un apport de chaleur afin de compléter
l’action du précédent re-fixage. (On rappelle que des tests de réactivité à la
chaleur et à l’humidité sont réalisés systématiquement sur chaque objet avant
restauration, on évite ainsi bien des surprises en cours de traitement )

Le tableau protégé par son cartonnage est retourné et fixé au plan de travail
pour être préparé pour son futur rentoilage. La crasse accumulée depuis
plusieurs siècles est désincrustée du revers de la toile et les noeuds de tissage
proéminents sont arasés pour permettre une adhérence et une planéité optimale
de la toile de rentoilage qui sera collée au dos du tableau.
La toile reçoit ensuite deux couches d’imprégnation avec un adhésif ayant la
faculté de pénétrer dans toutes les strates du tableau et de rétablir leur cohésion.
Cette étape vient aussi consolider la couche picturale mais cette fois par le
revers.
Ensuite l’adhésif de rentoilage est enduit directement au dos du tableau, en
plusieurs couches de manière à obtenir une couche uniforme et régulière sur
l’ensemble.

La prochaine étape consiste à préparer la toile de rentoilage qui servira de
renfort généralisé à l’arrière du tableau.
On choisit pour cela une toile de lin neuve aussi épaisse que la toile d’origine
(350g/m2 environ) décatie et découpée droit-fil que l’on tend sur un grand bâti
provisoire. Les dimensions sont volontairement plus grandes que celles du
tableau à rentoiler de manière à conserver des marges de toile nécessaires à la
tension finale sur châssis.
La toile est poncée pour en enlever tous les nœuds et aspérités et l’on reporte au
crayon les dimensions du tableau – rebords compris – sur la toile. Cette zone
d’environ 110 par 130 cm est d’abord pré-encollée puis enduite de plusieurs
couches du même adhésif de rentoilage que celui appliqué précédemment au dos
du tableau de l’Adoration des Mages
Toujours dans le cadre des étapes réalisées en amont du rentoilage on procède
ensuite à l’enlèvement des papiers de protection à la surface du tableau.
Pourquoi enlever la protection de la couche picturale à ce stade de la
restauration ?
La peinture n’a pas encore été nettoyée en raison des craquelures en
soulèvement et écaillages qui empêchaient jusque là toute intervention.
Maintenant que la couche picturale est refixée et consolidée, on peut désormais
intervenir sans risque et procéder aux premières opérations de nettoyage. Oter
la protection permettra aussi de contrôler le bon comportement de la peinture
avant ET pendant le rentoilage à suivre. Chose impossible à vérifier si la face du
tableau était cartonnée.
Le tableau est donc retourné et fixé au plan de travail avec des bandes de kraft.
La surface est humidifiée et les papiers sont délicatement ôtés morceaux par
morceaux. Ô Joie que de travailler avec des colles réversibles à l’eau et de redécouvrir
progressivement la peinture, parfaitement stabilisée
Le travail se poursuit avec la première phase de nettoyage du tableau.
Effectué à l’aide d’un solvant à base aqueuse, le décrassage permet d’éliminer
l’épaisse couche de crasse présente à la surface de la peinture et de dissoudre
dans le même temps les résidus de colles utilisées lors des précédentes opérations
de re-fixage. Le voile grisâtre et terne de saleté disparaît progressivement,
redonnant une certaine lisibilité au tableau. On y voit déjà plus clair
Ce décrassage préliminaire a permis de mettre en évidence un grand nombre
d’anciennes restaurations: des mastics et repeints désaccordés et souvent
débordants qu’il faudra dé-restaurer. Des tests (ou « fenêtres ») de nettoyage sont
réalisés localement afin d’identifier les mélanges de solvants adéquats pour
éliminer tous ces repeints, mais aussi le film de vernis qui recouvre la peinture.

Ce dernier est fortement oxydé et son brunissement généralisé entraîne un
assombrissement et une modification importante de la perception des couleurs
d’origine que l’on peut facilement apprécier ici sur ces tests.
On réservera ce long travail de nettoyage après rentoilage, une fois que le
tableau sera remonté sur châssis. En attendant les mastics anciens en
surépaisseur sont volontairement éliminés et grattés mécaniquement au scalpel,
ceci pour éviter tout relief ou bosse indésirable lors de la prochaine opération de
rentoilage.
Attention il va y avoir du sport !
Le rentoilage proposé dans le cas de cette œuvre consiste à coller la nouvelle toile
sur l’ancienne par un procédé de scellage à chaud réalisé sous vide d’air. C’est
une intervention particulièrement complexe qui demande une grande maîtrise et
dextérité. Combinant à la fois les facteurs de pression et de chaleur, la moindre
erreur de mise en œuvre ou de dosage risque en effet d’altérer la couche
picturale et ce de manière irréversible… C’est toujours un grand moment de
stress, même avec bientôt 13 ans d’expérience au compteur .
Le tableau est positionné face vers le bas sur le plan de travail, la toile de
rentoilage posée par-dessus qui aura été préalablement découpée du bâti
provisoire. Le tout est soigneusement centré de manière à ce que les zones
préalablement encollées d’adhésif thermoplastique (voir précédents épisodes)
soient au contact l’une de l’autre. L’ensemble est enfermé dans une poche de
film siliconé hermétiquement fermée en périphérie. Le plan de travail dispose
d’un trou auquel est reliée une pompe à vide. Une fois mise en marche et réglée à
la pression voulue, l’air contenu dans la poche est aspiré et la dépression créée
va plaquer l’ensemble qui demeure ainsi parfaitement plan et immobile le temps
de l’intervention. On procède ensuite à la réactivation à la chaleur de l’adhésif à
l’aide d’un fer de rentoileur (soit 5 kg à bout de bras ). Le revers du tableau est
chauffé jusqu’à atteindre le point de fusion de l’adhésif de rentoilage (environ 68
degrés) qui permettra d’assurer le bon scellage des deux toiles. Puis on laisse
refroidir l’ensemble, toujours sous pression. L’opération sera renouvelée, côté
face cette fois, pour d’éventuelles reprises locales, et toujours associée à une
phase de refroidissement sous vide.
Un peu de menuiserie à présent
Le tableau nouvellement rentoilé est désormais prêt à être retendu sur châssis.
Comme on l’a vu précédemment le châssis d’origine n’a volontairement pas été
conservé (voir plus haut). On l’a donc remplacé par un châssis neuf sur-mesure
répondant à tous les critères de conservation (fournisseur: Marin Beaux Arts).

Fabriqué en bois d’épicéa ce châssis possède un assemblage tenon/mortaise
mobile ainsi que des clés en hêtre à insérer dans les angles servant à ajuster la
tension de la toile. Les montants internes sont également chanfreinés
garantissant un espace entre le châssis et la toile (Vous vous rappelez? l’arrière
de la toile collé au châssis).
Le châssis préalablement démonté subit un premier ponçage avant d’être teinté
au brou de noix puis ciré. Une fois ré-assemblé et soigneusement remis à
l’équerre on procèdera à la tension du tableau.
Le tableau est prêt à être tendu sur son nouveau châssis.
Pour cela on dépose la toile rentoilée sur le châssis de manière à ce que la
peinture soit parfaitement centrée. Les rebords sont pré-pliés à la main et les
marges de toile sont préalablement découpées afin de conserver une largeur
suffisante pour la tension.
La toile est ensuite tendue et cloutée en périphérie sur les chants du châssis à
l’aide de semences en cuivre (qui ne rouillent pas contrairement aux semences en
acier) d’un poinçon, d’une pince à tendre et d’un marteau. On procède selon un
ordre de montage bien précis pour obtenir une tension la plus régulière et
homogène possible. Il sera temps au besoin de réajuster cette dernière avec les
clés en bois à insérer dans les angles du châssis. Nous y reviendrons en détail lors
des étapes de finitions.
Nettoyage (n.m) : Tête à tête statique pouvant s’éterniser durant de longues
heures. Gestuelle lancinante et répétitive qui nécessite autant de doigté que de
modération. On ne le répétera jamais assez, cette intervention de nettoyage n’est
pas réservée aux amateurs
Suite aux tests réalisés précédemment sur la couche de vernis, des mélanges de
solvants sont utilisés pour dissoudre la résine oxydée et éliminer dans le même
temps les repeints altérés issus de précédentes campagnes de restaurations.
Équipée de mon plus beau masque et armée de mes bâtonnets ouatés, la
métamorphose peut enfin commencer!
Joie immense et indescriptible de découvrir en cours de travail de magnifiques
broderies sur les vêtements des mages, l’étoile du berger qui culmine dans le ciel
et un petit chien assis à gauche de la Vierge qui veille la scène… autrefois
illisibles. C’est aussi ça, la magie du nettoyage et de ses incroyables découvertes .
Joie un peu plus mesurée en voyant apparaître la quantité phénoménale
d’anciennes restaurations et de zones de peinture fortement usée par d’anciens
nettoyages, qui engendreront autant de travail de réintégration picturale par la
suite Bon.. même pas peur… après tout on a déjà vu pire!
Une grande partie de ces mastics anciens étaient débordants et souvent en
surépaisseur, c’est à dire qu’ils dépassaient des lacunes existantes et
recouvraient parfois grossièrement la peinture d’origine. Ces derniers ont donc
été enlevés soigneusement au scalpel, de même que les résidus de vernis logés
dans les anfractuosités de la couche picturale.
Le tableau nouvellement nettoyé est mis de côté quelques jours le temps que les
résidus de solvants s’évaporent de la couche picturale. Une première couche de
vernis à retoucher est appliquée au spalter pour isoler et re-saturer le feuil de
peinture. Commence alors un fastidieux travail : le masticage des lacunes.
À l’image d’un peintre en bâtiment qui prépare son mur, rebouche et ragrée
trous et fissures à l’aide d’un enduit avant de peindre, le restaurateur comble
toutes les lacunes de peinture avec un mastic avant de faire sa retouche. Cette
étape ayant une influence directe sur la qualité des retouches à suivre mieux
vaut donc ne pas la négliger .
Soluble et réversible à l’eau, le mastic est teinté pour s’apparenter à la
préparation d’origine (ici de couleur brun-rouge) et est appliqué
minutieusement dans les lacunes à l’aide d’une petite spatule. Une fois secs, les
mastics sont mis à niveau et ragréés avec un coton humidifié.
Afin de respecter l’aspect irrégulier et en relief de la peinture d’origine
(empâtements, réseaux de craquelures…) il faut aussi veiller à recréer
artificiellement tous ces effets de matière : c’est l’étape de la structuration des
mastics. On utilise pour cela des morceaux de toile vierge que l’on presse sur les
mastics humides pour recréer la trame du tableau, on applique aussi du mastic
dilué au pinceau pour recréer aspérités et effets de matière picturale, sans
oublier les craquelures dont les sillons sont gravés directement dans le mastic.
Et tout ceci évidemment sans jamais déborder des lacunes existantes…
sinon ce n’est pas drôle L’ensemble de ce long et laborieux travail s’exécute
presque exclusivement en lumière rasante pour une appréciation optimale de
l’état de surface du tableau.
La restauration du tableau se poursuit avec la phase ultime de retouche, appelée
également réintégration colorée. A visée purement esthétique, elle consiste à
restituer les motifs manquants et redonner toute sa lecture à l’œuvre en
recouvrant les lacunes mastiquées d’un mélange de couleur. Elle se déroule en
deux étapes.
La première consiste à retoucher avec une teinte neutre s’approchant le plus
possible de la couleur a reproduire. Elle est exécutée à l’aquarelle, pour sa
facilité de mise en œuvre et sa parfaite réversibilité. Ces premières retouches
sont isolées et re-saturées par une seconde couche de vernis à retoucher.

Vient ensuite le travail de retouche illusionniste dont la finalité vise à rendre
l’intervention du restaurateur totalement invisible On emploie pour cela des
préparations colorées mélangeant pigments broyés dans un liant synthétique
dont les propriétés garantissent réversibilité et stabilité dans le temps.
Par de subtils jeux de superposition de couleurs et de glacis, on parvient
progressivement à restituer les détails, dégradés, nuances de couleur… Les
usures de la couche colorée sont également repiquées localement. C’est un
travail de longue haleine mais qui offre un résultat visuel quasi immédiat. Petit à
petit le tableau, la scène et les personnages retrouvent leur lisibilité et unité de
lecture.
A l’initiative du maire de La Lande Chasles, Jean-Christophe Rouxel, le
mystérieux tableau de l’Adoration des Mages désormais restauré sera enfin
dévoilé et inauguré le dimanche 8 janvier 2023, jour de l’Épiphanie
A cette occasion une messe sera célébrée à 10h30 par l’Évêque d’Angers à
l’Église St Jean de La Lande Chasles, suivie d’une présentation publique du
travail de restauration animée par mes soins. Elle se tiendra à la salle
communale à partir de 11h45 où verre de l’amitié et galettes des rois viendront
clôturer cette matinée
Après plusieurs semaines d’un minutieux travail de retouche, le tableau reçoit
un ultime vernissage appliqué par pulvérisation. Le vernis protègera la peinture
des rayons UV mais aussi des poussières et de la pollution atmosphérique tout en
apportant une finition esthétique et une saturation optimale des couleurs. La
restauration touche désormais à sa fin mais il reste encore quelques finitions
La première consiste à ajuster la tension de la toile. Cette dernière doit tenir
compte de la forte hygrométrie du futur lieu de conservation de l’œuvre qui
avoisine les 70% d’humidité relative. En effet, une tension flottante et
insuffisante ou au contraire trop forte nuirait à la bonne conservation de
l’œuvre. Les clés en bois de hêtre sont donc insérées dans les angles du châssis
avec un ramponneau, afin d’écarter légèrement les montants et tendre la toile au
degré voulu.
Les rebords de toile ayant servi à la tension du tableau sont ensuite
soigneusement repliés et agrafés au dos du châssis.
On termine par un bordage visant à camoufler et protéger les bords du tableau
avec des bandes de papier kraft. Ces dernières sont ensuite teintées au brou de
noix pour une finition plus discrète et esthétique.
Ça y est! Le tableau est fin prêt à être remonté dans son cadre d’origine, qui lui
aussi aura subi un important travail de restauration. Encore un tout petit peu
de patience vous découvrirez le résultat final lors de l’inauguration officielle du
tableau .

Joie de voir tout le travail accompli après des mois de restauration et très fière
d’avoir participé à ce projet d’envergure en partenariat avec la commune
propriétaire de ce petit chef d’œuvre. Merci pour la confiance qui m’a été
témoignée.

 

Un grand bravo et merci Elvire de m’avoir autorisée à publier le résultat de ton travail. J’espère n’avoir rien oublié.

Hélène/Gibulène – 12/01/2023

 

À la Une

O sole mio (A.I. Janvier 2023)

Consignes : un texte n’excédant pas 223 mots, mais comptant au moins 150.Le thème : “Frutti di mare”. Avec, autant que possible, tout ou partie de cette liste de mots, un rien maraboutée (3 mots minimum) :
Tutti frutti, frutti di mare, marée [montante ou descendante*], dentier de, [d’eux ou de*] crabe, crabouille, ouille la la ! [là, je dis*] amen, aménité, ite missa est ![* pas inclus dans la consigne, déjà bien assez maraboutée]
Je ne sais pas si je suis capable d’amertume ou d’ironie, mais écrire un texte en 223 mots relève de l’exploit. DONC, une première version ci-dessous en 221 mots pour suivre les consignes, et juste après une version un tantinet plus longue pour me faire plaisir……. Meilleurs vœux à tous et pleine réussite pour la série A.I. 2023.

VERSION A.I.

Onésime emmène sa Gertrude pour une semaine en amoureux.. direction Venise en Italie. Il a juste oublié de la prévenir. Ouille la la ! vite les valises ! Gertrude dit Amen et s’exécute.

Une fois prête, elle prend même le temps de crabouiller une liste de souhaits. Elle fera l’impasse sur la marée cette année.

Onésime ayant tout prévu en loucedé, Ite missa est, donc !

Le chauffeur, d’une humeur de chien, leur intime sans aménité l’ordre de boucler leurs ceintures. Puis il parcourt l’allée en crabe pour tout vérifier. Les deux amoureux sont tout à leur voyage et béent de la bouche à en tomber le dentier.

Lorsqu’à la fin du périple la lagune s’ouvre à leurs yeux, quel émerveillement! La semaine s’écoule sur un rythme métronomique. Le point d’orgue : une pizza « ai frutti di mare » et une crème glacée tutti frutti, le tout arrosé d’ Amarone .

Vendredi, regrets : il faut repartir. Le chauffeur n’a pas perdu un iota de son autorité goguenarde. Onésime se dit qu’il serait tout de même bon de donner son avis via les sites dédiés sur la toile. Après avoir récupéré leurs bagages, ils saluent poliment (ils sont polis, tous les deux, on le sait) :

– Au revoir Monsieur…….. Monsieur ?

– Paolo Marco!

(221 mots)

VERSION GIBU (l’histoire reste la même 😉  )

Lassé de la routine, Onésime emmène sa Gertrude pour une semaine en amoureux.. direction l’Italie. Petit bémol : il a juste oublié de la prévenir ! Ouille la la ! Mais Gertrude est du bois dont on fait les flûtes, elle s’adapte. Et puis l’Italie, c’est pas tous les deux jours qu’on y va !

Une fois prête, elle prend même le temps de crabouiller une liste de ce qu’elle ne veut pas manquer : Faire l’impasse sur la marée (montante ou descendante) puisqu’on ne va pas en Bretagne. Peu lui chaut d’ailleurs, elle dira amen à toute proposition de son Onésime, trop heureuse de cette escapade. C’est une bonne vivante Gertrude.

Onésime avait tout prévu en loucedé !  Ite missa est, donc !

Saperlipopette que le voyage lui semble long jusqu’à Venise, car c’est Venise leur destination. C’est marqué sur le car (elle est maline Gertrude). Ledit car est bondé. Le chauffeur, d’une humeur de chien, leur a intimé sans aménité l’ordre de boucler leurs ceintures. Puis il a marché en crabe dans l’allée centrale pour tout vérifier.

Faisant fi de sa mauvaise humeur, les deux amoureux sont tout à leur voyage et aux paysages qui défilent sous leurs yeux écarquillés.

Lorsqu’à la fin du périple la lagune s’ouvre à leurs yeux, quel émerveillement. Ils en restent bouche bée à en tomber le dentier.

La semaine s’écoule sur un rythme métronomique. Ne pas oublier le Palais des Doges, le pont du Rialto, la Basilique Saint Marc (et déguster un café sur la place éponyme chez Florian), l’Opéra, pour raconter à Jean-Louis (Gertrude tente une vocalise qui -avouons le franchement- tient plus du gloubi boulga que du Bel Canto). Balade en gondole, bisou et selfie au Pont des Soupirs, les galeries d’art, et, top du top, déguster une pizza « ai frutti di mare » et, en dessert, une crème glacée tutti frutti, le tout arrosé d’un bon verre d’ Amarone .

Enivrée par tant de belles et bonnes choses, Gertrude se prend à rêver qu’ils reviendront s’installer sous le soleil vénitien (c’est une rêveuse Gertrude).

Mais les meilleures choses ont une fin. Ouste, il faut repartir. Un peu de nostalgie, balayée par la brusquerie du chauffeur qui n’a pas perdu un iota de son autorité goguenarde.

Sans le plaisir de consulter encore et encore les photos souvenirs contenue dans l’appareil, oubliant ainsi l’insupportable personnage, le retour eût été bien morose.

Onésime se dit qu’il serait tout de même bon de donner son avis sur le sujet via les sites dédiés sur la toile (c’est un pragmatique, Onésime).

Après avoir récupéré leurs bagages, ils saluent poliment (ils sont polis, tous les deux, on le sait) :

– Au revoir Monsieur…….. Monsieur ?

– Paolo Marco!

(478 mots)

PS : les mots désuets, je ne les ai pas casés dans la version courte, faut pas exagérer 😀

Bonne lecture

Gibu

À la Une

En pause…..

Les blogs sont chronophages……….. je fais quelques jours de pause pendant lesquels je ne viendrai plus dans l’coin.

En attendant je vous mets un petit montage d’un texte fait pour mes lecteurs sur le thème des saisons, de la nature, et des vibrations. Certains l’ont déjà vu dans d’autres contextes.

Enjoy cette période qui reste un peu magique malgré tout. Onésime, Gertrude, et le chat Ehouarn vous souhaitons un joyeux Noël.

https://www.facebook.com/profile.php?id=100064880464779

 

Gibu 19/12/2022

 

 

À la Une

Onésime et Gertrude préparent Noël (A.I. décembre 2022)

 

Photonanie nous accueille pour ce dernier A.I de l’année, avec pour consigne d’écrire sur Noël. A notre idée comme toujours mais en incluant « graffeur », « gaffeur » en cas de manque d’air, et « maquillé(e) comme une voiture volée ». Et Carnets Paresseux nous encourage : « yapluka »


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Onésime et sa Gertrude préparent Noël : boutiques, achats, déco…. ambiance feutrée, vin chaud (avec modération) marrons (chauds aussi mais sans modération).

Aujourd’hui est un jour important pour eux : ils partent choisir leur sapin.

Ils en profitent pour déambuler dans les rues de la vieille ville, dont les murs sont entièrement revisités par les graffeurs (au grand dam des agents municipaux).

Les touristes affluent, appareils photos en main……

Onésime et Gertrude s’amusent à déchiffrer, interpréter.. c’est comme une grande Galerie en plein air !

soudain une peinture immense se présente à leurs yeux :

 

 

Lorsqu’elle voit ce tag LA,  Gertrude sursaute et blêmit ! c’est une tendre Gertrude, et une inconditionnelle du Père Noël. Cette œuvre offensante lui rappelle un vieux film des années 1980 qu’elle a détesté!!!

Ce mur qui affiche la violence d’un Père Noël à la Matt Groening revisité par JM Poiré est pour elle une véritable torture ! Les larmes jaillissent et la voilà qui sanglote, sous l’œil étonné des badauds, sur l’épaule de son Onésime. Quel gaffeur, ce graffeur, soupire  ce dernier en la consolant de son mieux.

Ils s’éloignent rapidement et il l’entraîne illico vers une pâtisserie à la devanture appétissante. L’œil de Gertrude reprend du poil de la bête. Onésime jette un regard à l’intérieur : décoration en mode Steampunk, serveuse maquillée comme une voiture volée (l’original a disparu sous les crèmes et le rimmel). Elle mâchouille un chewing-gum dont elle extirpe quelques bulles à grand renfort de claquements élégamment vulgaires.

Euhhhhhhhhh, viens dit Onésime à Gertrude, j’ai une meilleure idée. La déçue docile s’exécute : l’important c’est d’être main dans la main avec son Onésime.

Ils arrivent sur le port et la fraîcheur du vent finit de balayer les miasmes. Les deux z’ amoureux profitent d’un semblant de légèreté qui flotte en cette période de fêtes, écoutent un chant de Noël au coin de la rue, dégustent un bon vin à la cannelle, en se racontant des carabistouilles…. et remontés comme des coucous s’en vont acheter leur sapin ! Un épicéa dodu qui illuminera leur réveillon en tête à tête. Et en plus, Gertrude veut des guirlandes…….. et une belle étoile……… ce Noël sera magique, elle l’a décidé.

Les voilà arrivés. Devant la porte ils posent le petit géant vert, le temps qu’ Onésime trouve ses clefs.

– Dis, Onésime, c’est vrai que le Père Noël est une ordure ?????

 
Voilà, histoire de terminer sur une touche de gentillesse l’A.I. de 2022 ! Onésime et Gertrude avaient à cœur de vous retrouver, vous leur manquiez !
Belle lecture, et bons préparatifs à vous tous.
Gibu
4/12/22
À la Une

L’ombre (A.I. Novembre 2022)

Carnets Paresseux nous  vous propose de parler d’ombre. Pourquoi ? parce que novembre, parce qu’ombre, parce que, quoi. L’ombre qui s’allonge et recouvre le monde comme l’ombre qui nait de la lumière, fille du soleil. Bref, d’écrire ce que vous voulez,  dialogue, poème, roman (petit), nouvelle, traité philosophique, opéra, sonnet, sornette, sur l’ombre.  Et quoi d’autre ? Une pincée d’ironie ; une goutte d’agenda, quelques dates, un mois ou deux ; agenda ironique oblige. Et puis faudra – faudrait ; si vous voulez ; rien n’est obligé – glisser ces deux phrases : « Je ne m’attends pas à ce que vous croyiez cette histoire. Est-ce que j’y crois, moi ? « 

 

Septembre 1916. Pancho (Villa) venait d’attaquer Chihuahua, libérant des prisonniers politiques, et la Police était sur le qui-vive !

Le sombre héros en sombréro n’était plus que l’ombre de lui-même !

On l’avait mis à l’ombre sans l’ombre d’une hésitation, par un bel après-midi d’été, alors qu’il somnolait à l’ombre d’un cactus sous 45° à l’ombre.

L’arrestation fut si rapide que son ombre en resta au pied du vieil euphorbia ombrageux qui ne manqua pas de le lacérer au passage.

Il végétait maintenant dans sa cellule (le héros, pas le cactus, si vous suivez bien), avec pour seule distraction les ombres chinoises qu’il projetait sur les murs décrépis aux heures où le soleil entrait par la lucarne.

Des chinoises dans une prison mexicaine, je ne m’attends pas à ce que vous croyiez cette histoire ! Est-ce que j’y crois, moi ? Quoi que…………

De temps en temps il sombrait dans un sommeil houleux agité de sombres pensées. Le film des dernières heures de liberté se déroulait inlassablement dans ses cauchemars : par curiosité, il avait suivi comme son ombre un louche individu qui, lui, ayant peur de la sienne, (vous suivez toujours ?) avait réussi à le semer. Ledit individu étant quelques heures plus tard passé de vie à trépas, avait rejoint le royaume des ombres. Pedro, car c’est son nom, correspondait au parfait profil d’un suspect, et par conséquent on l’avait suspecté…. Mais de nombreuses zones d’ombre subsistaient dans cette ténébreuse affaire, que la Police, sciemment, ignorait. Innocenter ce porteur de sombréro taciturne aurait généré de nouvelles recherches dont la perspective leur donnait des vapeurs (pas étonnant avec cette chaleur !).

Pedro se réveillait en sueur, hagard (mais pas du Nord) et décoiffé (dormir avec un sombréro n’est pas chose aisée). De guerre lasse hélas, Pedro sombrait, mais pas que dans le sommeil. Le clair-obscur de sa prison lui pesait et il n’entrevoyait aucune issue.

Issue ? un midi, alors qu’il entamait sa 100ème partie journalière d’ombres murales, ce qu’il dessina par hasard l’éclaira ! Eurêka conjugua-t-il en grec ancien (car il avait des lettres sous le chapeau)……. et la lumière jaillit !

Dans les journaux locaux, quelques jours plus tard, on peut lire un entrefilet : « Où est passé Pedro, le sombre héros au sombréro ? » Il s’était bel et bien fait la belle, mais à ce jour la lumière n’a pas encore été faite sur cette sombre histoire !

A noter que la Une, elle, précisait que Pancho était à Murgia. Nous sommes en Janvier 1917, le thermomètre affiche 27 degrés.

 

Bon Novembre à tous – Gibulène 4/11/2022

 

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La Beauté (A.I. Octobre 2022)

Beauté du calendrier, septembre laisse place à octobre, et l’agenda ironique passe du blog de Mijo, funambule sur le fil de l’écriture à celui du Flying Bum. Ce qu’il nous propose, pour le mois d’octobre ? D’écrire ce qu’on veut, dialogue, poème, roman (petit), nouvelle, opéra, sonnet, bref, ce qu’on veut, sur la beauté. La beauté du jour ? la beauté du diable ? celle que vous voulez. Et, parce qu’il y a un et, pour la beauté de la chose, faudra y glisser un  proverbe créé de toute pièce et présenté sous forme de citation. Quelque chose comme : « Belle auto n’arrive pas plus tôt » [proverbe garagiste],
Merci Carnets Paresseux pour cette synthèse….. Yapluka comme tu dis………..

La beauté, c’est une émotion

issue de la contemplation :

C’est une simple pâquerette

à qui le vent conte fleurette,

ou le lys d’allure spectrale

dans son grand vase sculptural !

Lorsqu’on parle de paysages,

c’est un ensemble bien dosé

de couleurs à nos sens livrées

qui nous frappent en plein visage.

Quand un objet est à l’honneur,

alors on parle de ses formes,

du talent de son créateur,

de proportions, voire de normes….

En musique, c’est l’harmonie

de notes frêles qui s’égrènent;

En peinture, c’est l’infini

de ses nuances et de ses thèmes.

C’est aussi avoir à l’esprit

de reconnaître sans ambages

que le laid au beau s’associe

dans l’inconscient de l’homme sage,

et que ce qui, pour l’un, est laid

peut, pour l’autre, avoir de l’attrait

tant suggestive est la beauté

à notre jugement prêtée….

Physiquement, c’est l’éphémère

qui semble mieux la définir

car la beauté de la jeunesse

peu à peu oublie ses promesses

en avançant dans l’avenir

où ne subsistent que chimères !

Mais la beauté c’est la tendresse

d’une ride qui vient mûrir

sur un visage où la vieillesse

vient peu à peu s’épanouir;

c’est un indicible charme

qui émane de l’intérieur,

un rayonnement de chaleur

qui a pour nom Beauté de l’Âme.

… Mais je dois ajouter ces mots

« Belle auto n’arrive pas plus tôt »

Et là, je m’échine en vain :

J’ai la panne de l’écrivain.

Qu’importe, je participe,

C’est une question de principe.

Gibulène – 11/10/2022
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Première communion (A.I. Septembre 2022)

le sujet : ça se passe chez Mijo Nouméa ! merci de ton accueil !

https://marie-josee-roy.esprit-livre.school/agenda-ironique-de-septembre-2022/

Je résume : raconter « une première fois » d’une gorgée, d’une lampée, d’une bouffée, d’un effluve, d’un fumet ou d’une morsure, en utilisant quelques expressions culinaires dont la langue française est si riche.

——

 

Que cette enfant, par ailleurs belle à croquer, est difficile à contenter ! avec elle j’ai du pain sur la planche.

Je l’avais emmenée, un après midi, à la plage ou nous étions serrées comme des sardines; nous papotions de choses et d’autres sur notre vie de tous les jours, comme une enfant de 10 ans et sa nounou peuvent le faire. Et voilà que tout à coup, la conversation tourne au vinaigre. Elle me casse du sucre sur le dos en énonçant que, même si elle m’aime beaucoup, il faut reconnaître que je ne suis pas douée du tout pour la cuisine !

Impulsivement, la moutarde me monte au nez, ce qui par les temps qui courent est un véritable luxe. Ça doit se voir sur mon visage, car aussitôt elle se fend la poire : tu ne vas pas en faire tout un fromage insiste-t-elle, hilare. Tu es nulle, et puis c’est tout, même si mon avis compte pour du beurre !

Mi-figue, mi-raisin, je lui demande de me lâcher la grappe: Tu n’y es pas allée avec le dos de la cuillère dis donc! tu es bien contente quand je te fais des gnocchis à poêler ou du poisson carré, non ?

Elle est surprise qu’une adulte puisse se vexer et cherche à se rattraper : moi, ce que j’aime, me susurre-t-elle d’un air angélique et innocent, ce sont tes calissons !

Elle me roule dans la farine et je ne crois pas une seule seconde à cet amour soudain des calissons que nous n’avons d’ailleurs jamais partagé elle et moi, mais l’effet apaisant est immédiat et me renvoie à ma propre enfance, à cette première fois ou j’ai vu puis goûté ces petites merveilles :

Le visuel de ces bouchées en forme de navettes blanches cadrait parfaitement avec cette journée où moi-même vêtue de blanc je faisais ma première communion.

Je m’approche, j’en saisis une délicatement entre le pouce et l’index, l’observe….. glaçage immaculé dessus, hostie dessous (quand je vous dis que ça cadrait), et en son milieu une pâte douce et orangée aux arômes incomparables.

Je ferme les yeux, j’essaye de deviner… Un mélange d’odeurs dans lequel je perçois de l’écorce d’orange, du melon, et une pointe de pâte d’amande comme on en a sur la table à Noël.

Je cherche maman du regard, obtiens son assentiment, et je goûte……

Et là, une explosion en bouche, saveur douce amère d’un moment qui restera gravé à jamais dans ma mémoire. On aimerait que le temps s’arrête, et dès que l’on a dégluti, on n’a plus qu’une idée : recommencer l’expérience avec une sensation de pure béatitude (ça cadre toujours 🙂 ) !

Une main me secoue le bras ! Maman ? mais non ! c’est la choupinette qui s’inquiète de mon silence prolongé. L’atterrissage est rude, je viens de faire un voyage de 65 ans en instantané dans l’espace temps!

Allez, zou, je me secoue : tu viens ma Suzette, je vais te faire des crêpes pour le goûter !

Gibulène

PS : pour les calissons : https://www.atelierdeschefs.fr/fr/recette/13641-calisson-d-aix.php
   et pour les crêpes Suzette : https://www.cuisineactuelle.fr/recettes/crepe-suzette-151591

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HOMMAGE

A Marseille, dans les années 1950, les bars fleurissaient dans les rues, et la rue « Jules » comme je l’appelle affectueusement n’y dérogeait pas.
Nous habitions au 66, et le bar que j’évoque ce soir devait être au 70, c’est dire s’il était proche….
Et dns ce bar, il y avait ……. un téléviseur.
Ce jour là, la vie a suspendu son cours l’espace de quelques heures et tous les voisins ont convergé vers ce poste de télévision, eux qui, comme nous, n’en possédaient pas encore.
C’était le 2 Juin 1953.
La petite fille de 3 ans 1/2 que j’étais à l’époque a suivi avec émerveillement, juchée sur les genoux de ses parents, cette cérémonie magique pour elle : le couronnement de la Reine Elisabeth II d’Angleterre.
Pour cet évènement mondial, suivi par 277 millions de personnes avant même l’avènement de l’Eurovision, la RTF avait délégué Léon Zitrone qui accompagnait de sa voix -pas encore célèbre- ce qui se déroulait au sein de l’Abbaye de Westminster en présence des grands de ce Monde.
Elle était jolie « notre » reine, et tellement sérieuse et appliquée dans son rôle protocolaire !
La petite Hélène n’a eu d’yeux, ce jour là, que pour la couronne et la longue traîne : un conte de fées en direct….
Elle avait 24 ans de plus que moi. Comme bien des gens de ma génération je l’ai intégrée comme une présence incontournable de notre paysage médiatique et géopolitique, mais pas que….
Nous avons partagé avec respect et affection la vie de la famille Windsor, si proche de son peuple, avec ses rigueurs, ses règles, ses tumultes et son immuabilité apparente.
Une page se tourne en ce 8 septembre 2022. Queen Elisabeth II s’en est allée avec beaucoup d’élégance en ayant accompli sa mission jusqu’à ses derniers instants.
Elle nous laisse orphelins quelque part, et plus rien ne sera comme avant sur la grande scène du Monde.
Adieu donc Madame, et profitez enfin d’un repos bien mérité.

Gibulène

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A notre portée….. (A.I. Juillet 2022)

https://wordpress.com/read/feeds/98086153/posts/4115220273 c’est le lien qu’il faut suivre pour aller voir chez Tout l’Opéra ou Presque le challenge de ce mois de Juillet. Je résume :  un texte en sept parties dont chacune commence par une note de musique, en utilisant des termes puisés dans le domaine musical.

Je plaide coupable : après plusieurs semaines de températures supérieures à 3( voire 40 degrés dans le midi, le cerveau ramollit. Mon texte se transformera en petit poème, histoire de ne pas rompre la chaîne. J’ai demandé à Onésime mais il m’a gentiment éconduite…. Gertrude et lui avaient mieux à faire.

Bonnes vacances pour ceux qui en prennent.

DO – ou UT – en clé posé

sonne sur la portée.

MIlle notes en harmonie

FAçonnent une mélodie

SOLlicitant la virtuose,

LA croche rebondit et ose.

SIlences -ou parfois soupirs

DOnnent à l’archet du plaisir.

Gibulène 05/07/2022

et pour le plaisir, sur une esquisse d’une artiste amie :

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Pique-Nique à la marseillaise (A.I. Juin 2022

Ce mois-ci c’est chez flyingbum que ça se passe. Le sujet :
le pique-nique. Mais pas de pique-nique sans les enquiquineuses comme les fourmis et autres insectes piqueurs ou suceurs. Devrons s’inviter les mots flavescent, amphigourique, sycophante et nidoreux. Sans toutefois gâcher le pique-nique quand même, en ajoutant un régionalisme ou deux.

Le temps s’était mis au beau depuis quelques jours, et Marius, César, Batistin et les autres, vieille bande de copains, s’étaient donné rendez-vous pour un pique-nique joyeux aux Goudes*.

Ils avaient invité Zize, Nine, Magali et Fanny à les rejoindre.

Marius aimait bien Nine, qui préférait César; mais César reluquait Zize. Il ignorait que Zize avait jeté son dévolu sur Batistin qui, quant à lui s’intéressait à Magali.

Magali, qui espérait que Marius la remarquerait, avait soigné sa mise : jupe moulante de cagole*, chignon flavescent et talons compensés qu’elle maudissait secrètement tant ils étaient anachroniques et malcommodes dans le paysage !

Fanny, enfin, espérait que l’un des « estrangers » de Toulon qui avaient rejoint le groupe l’agraderait*. Et pourquoi pas cet Emile, poète amphigourique à la voix chaude et à l’accent chantant, qui déclamait à longueur de temps des poèmes auxquels elle ne comprenait strictement rien, peuchère*. Mais Emile, c’était une pointure !

La journée s’annonçait donc compliquée sous ses allures champêtres.

Une fois les nappes étalées sur les grands rochers plats de la Baie des Singes*, face à l’île Maïre*, à proximité des voitures pour s’éviter la fatigue, chacun étala ce qu’il avait apporté. Il y avait de quoi nourrir un régiment : tapenade, poutargue, aïoli en barquette, salade de poulpe, fèves fraîches, olives, panisses, fougasses, navettes, et, trônant au milieu de tout, l’incontournable Pastaga*.

On eut un peu de mal à s’installer, les uns cherchant la proximité d’autres qui ne la cherchaient pas…. une sorte de ballet savamment désorchestré auquel les gabians n’étaient pas insensibles puisqu’ils en profitèrent pour chaparder quelques chips en parsemant les nappes de fientes qui, sans être nidoreuses, n’en étaient pas moins répugnantes.

On sauva le pique-nique à la va vite et, du coup, on s’assit là où il y avait des places propres, sans se préoccuper davantage des préférences.

Le repas fut joyeux. Au troisième 51* bien tassé, Emile ne balbutiait plus qu’une suite de mots vaseux. Il partit faire un pénéquet* dans un rocher creux, et deux favouilles* sautèrent sur l’occasion, si l’on peut dire, pour explorer les orteils qui dépassaient de ses tongs quelque peu fatiguées. On l’oublia, et Fanny, machinalement, se remit en quête de l’âme sœur, ajoutant à ses critères l’haleine du futur élu, éliminant de ce fait tous ceux qui avaient goûté l’aïoli.

Ce qui jusque là avait été une bonne partie de franche rigolade partit pourtant rapidement en jus de boudin.

On ne saura jamais qui lança « le jeu de la vérité », toujours est-il qu’à la question « quel est ton idéal féminin ? » Marius répondit : Nine. Magali éclata en sanglots, au grand désespoir de Batistin qui, pour garder le moral, saisit une belle tranche de melon (de Cavaillon, bien sûr); ledit melon était cafi* de petites bestioles gourmandes et peu appétissantes qui courent dans les rochers du coin. Dégoûté, il lâcha le morceau et s’éloigna pour ruminer en se promettant de ne pas renouveler l’expérience.

Entre temps, le mistral s’était levé, doucement au début, mais rapidement insupportable. Quand ça souffle, à la Baie des Singe, ça n’est pas qu’un peu ! tu te croirais prêt à t’envoler !

Il leur fallut envisager un repli stratégique, dans une ambiance devenue morose. On récupéra en urgence Emile dont le nez avait pris la couleur du phare de Planier*.

Les filles se dirigèrent en bande vers les voitures et se mirent à pousser des gloussements de galines* apeurées : un des pneus de la 4CV de Marius était dégonflé ! comment cela était-il possible ?

« Moi, je n’accuse personne », avança César qui se sentait sycophante en diable, « mais c’est Batistin qui est venu traîner par là »……………

Le lendemain, à la Une de « La Provence » * un titre pagnolesque* : « Nouvelle engatse* aux Goudes », suivi d’un article de quelques lignes :

« Grosse filade* hier à la Baie des Singes ! Plus de peur que de mal. Les dix personnes interpelées sont sorties ce matin de leurs cellules de dégrisement. Seul l’un d’entre eux, victime d’une insolation, reste sous surveillance car il s’exprime encore de façon incohérente. Ses jours ne sont pas en danger. »

Gibulène – 8/6/2022

:

Baie des singes

Phare-et-île-du-Planier.-Fo

LEXIQUE :

Les Goudes : quartier et un des ports de Marseille , à la porte sud de la ville et du parc National des Calanques.

Cagole : Fille au comportement plutôt vulgaire, souvent vêtue ou maquillée de manière outrancière, et attirée par les vêtements aux couleurs
criardes

Agrader : Plaire

Peuchère : Exprime la compassion (équivalent : « le ou la pauvre! »)

La Baie des Singes : Si cet endroit paradisiaque est nommé « Baie des singes », c’est parce qu’il a été un lieu de contrebande où l’on demandait aux
enfants d’être « muets comme des singes ». Cette petite plage bordée de cabanons est surnommée la « plage du bout du monde »
par les marseillais. Elle est à Cap Croisette après Les Goudes.

Maïre : Ile qui fait face à la Baie des Singes.

Panisses : spécialité de la cuisine provençale à base de farine de pois chiches que l’on mange en tranches frites.

Pastaga : Pastis

51 : L’une des marques de Pastis prisées par les marseillais et qui remplace souvent le nom original

Pénéquet : Sieste

Favouille : Petit crabe gris de Méditerranée.

Cafi : Rempli, gorgé de…..

Phare du Planier : Phare au nez rouge (évidemment) sur l’Ile du Planier au large de Marseille.

Galine : Poule

Pagnolesque : Tout droit sorti d’une réplique de M. Pagnol

Engatse : Embrouille

Filade : Bagarre

 

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Une journée en musique avec les chevaux

Allier deux techniques de thérapie et de bien-être : l’equicoaching et le voyage sonore. Mon ami Laurent (zenchavoyagesonoremusiczen sur facebook)  anime des voyages sonores. Il organise avec Isabelle coulomb (@alafacondeschevaux.fr) des après-midis en immersion totale avec la nature au milieu des chevaux. Isabelle nous initie au ressenti intuitif des chevaux qui nous renvoient notre image en miroir et ne laissent pas de place à l’erreur. Comment les approcher, ce qu’ils nous expliquent par leurs réactions, quels sont les dominants et les leaders.

Laurent propose ensuite un voyage sonore au son du hangpan. Les chevaux y sont tellement réceptifs ! c’est magique !

Approcher pour la première fois des chevaux, sans barrière, et profiter d’échanges si riches, c’est du pur bonheur ! un magnifique dimanche en fait, une fois vaincues mes réserves……..

Une journée avec eux

Balade en forêt

Hang Pan et chevaux

voyage sonore

elki 1

Bonne semaine à tou(te)s

Gibulène

Lire la suite « Une journée en musique avec les chevaux »

À la Une

Gertrude est ailurophile (A.I. Mai 2022)

Ce mois-ci, l’Agenda Ironique est hébergé par Photonanie qui suggère les contraintes suivantes :
J’ai envie que l’action se passe dans un pays froid, l’Islande éventuellement mais pas que.
J’aimerais assez que s’y glissent les mots suivants: ailurophile, syllogomanie, bec à foin et puis aussi coquecigrue parce que j’aime bien ce mot.
Si en plus le texte se présente sous forme d’anadiplose je serai comblée mais si ce n’est pas le cas, je le serai aussi

Gertrude est ailurophile, au grand dam d’Onésime !!! Elle l’aime lui, bien sûr, mais elle aime aussi beaucoup les chats.

Les chats, il y en a partout dans la maison : photos, figurines, résine, bijoux, et même plateaux et dessous de plats. Heureusement qu’elle n’est pas atteinte de Syllogomanie !

Syllogomanie ? c’est un mot qui fait peur à Onésime, lui qui aime les intérieurs peu encombrés, il craint que sa Gertrude ne se lance dans d’autres collections.

Des collections ? ce ne sont pas les idées qui manquent, et surtout quand on voyage……..

Ils voyagent en ce moment, ils sont venus en Laponie passer quelques semaines et Gertrude écume les magasins de souvenirs : petits rennes, pantoufles fourrées, écharpes à motifs flocons de neige, et autres coquecigrues qu’il redoute de la voir rajouter dans ses valises.

Ses valises, parlons-en : remplies de pulls, de chaussettes, de bonnets de laine……. Elle a tout prévu sa Gertrude, même la chaufferette pour ses mimines !!! Faut dire que juste avant leur voyage, à l’Agence, elle est tombée sur un vrai Bec à Foin !

Un Bec à Foin qui savait tout de la Laponie, du grand froid,   de ses pièges, et de ce qu’il fallait ab-so-lument emporter… Une liste complète d’objets à ne pas oublier, dont la chaufferette, bien sûr, mais aussi le canif indispensable en cas d’attaque, la crème solaire, les lunettes spéciales soleil de minuit………

Minuit ? leur premier minuit dans le Grand Nord, ils l’ont vécu dans un chalet bien chauffé dont les grandes baies vitrées leur permettaient de voir le paysage depuis le salon, près d’un réconfortant feu de cheminée.

La cheminée, elle est chaleureuse, généreuse, et décorée de figurines diverses et variées. Parmi elles : toute une famille de chats emmitouflés. Oui, des CHATS !

Seulement voilà, Gertrude est ailurophile…………

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Gibulène 12/05/2022

À la Une

Quand Alphonse Pappalardo expose…

J’ai la chance de connaître Alphonse Pappalardo, artiste de talent reconnu. Mais il est non seulement coté, mais en plus d’une gentillesse et d’une simplicité à toute épreuve.  Il expose actuellement à Carry-le-Rouet, dans une magnifique Salle qui se nomme « La Bergerie », et qui met son talent en exergue. Je vous fais participer……… mais il y en a tellement que j’en ai regroupé certaines. Quoi qu’il en soit, c’est du pur bonheur. Je suis fière de son amitié.

Alphonse nous offre des fleurs

Alphonse et les indiens

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Vous pouvez le suivre sur artmajeur.com/fr, mais aussi, le plus simple, sur Facebook, et je vous pose le lien de sa page : https://www.facebook.com/profile.php?id=100011197652503

Gibulène 18 Avril 2022

À la Une

Onésime et les fées (A.I. Avril 2022)

Sujet du mois d’Avril, aimablement hébergé par Tout l’Opéra ou Presque » : (https://toutloperaoupresque655890715.com/blog/)

thème général « Les Fées sont d’exquises danseuses« , mais vous pouvez aussi travailler sur « L’effet son, d’exquises danses, heu(ses) » ou encore, si vous êtes cyclistes, « Les fesses ont d’exquises danseuses ».

Il vous faudra glisser ici ou là quelque heureuse homophonie, et si vous réussissez à glisser les mots calembredaine, palimpseste et archéoptéryx, vous gagnerez les félicitations du jury.

Vous pouvez écrire dans tous les styles que vous voulez : récit épique, essai philosophique, critique littéraire, roman d’amour, thriller, poésie, boustrophédon…

—————-

Onésime s’intéresse aux fées aujourd’hui, celles mêmes qui se sont penchées sur son berceau pour en faire le petit gars sympa qu’il est devenu. Pourquoi les fées, me direz-vous ? A cause d’un documentaire qui a attiré son attention, et qui s’intitulait « les fées sont d’exquises danseuses ». C’est un passionné de lecture Onésime. Figurez-vous qu’il déchiffre même les textes en boustrophédon ! D’ailleurs, il avait découvert le Boustrophédon en lisant un poème de Victor hugo, un poème sur La Fée (ça tombe à pic soliloque-t-il !) et qui disait :

LA FEE
.eéF al sius eJ ! tnafne leb ,sneiV
Je règne aux bords où le soleil
eéffuahcér edno’l ed nies uA
Se plonge, éclatant et vermeil.
tneroda’m tnediccO’d selpuep seL
Les vapeurs de leur ciel se dorent,
;tnahcuot sel ne essap ej euqsroL
Reine des ombres léthargiques,
seuqigam sialap sem sitâb eJ
Dans les nuages du couchant.
;enahpaid tse euelb elia noM
L’essaim des Sylphes enchantés
,enalp ej dnauq ,sod nom rus riov tiorC
Frémir deux rayons argentés.
;etnerapsnart te esor ,tiul niam aM
Mon souffle est la brise odorante
;spmahc sel snad erre ,rios el ,iuQ
Ma chevelure est radieuse,
esueidolém ehcuob am tE
Mêle un sourire à tous ses chants.
;segalliuqoc ed settorg sed ia’J
J’ai des tentes de rameaux verts;
,segalliuef sel tnecreb euq iom tse’C
Moi que berce le flot des mers.
,eunégni erbmo ,sius em ut iS
Je puis t’apprendre où va la nue,
;xuae sel tnenneiv ùo’d rertnom eT
Viens, sois ma compagne nouvelle,
elèvér et ej euq xuev ut iS
Ce que dit la voix des oiseaux.
.oguH rotciV

Pourquoi s’encombrer la mémoire d’un texte si difficile à lire? Onésime ne le sait pas. Ce dont il se souvient c’est des calembredaines qui en ont résulté lorsque avec ses potes, à l’école, ils ont testé un boustrophédon sur un palimpseste (fortement endommagé, il faut le préciser). Le moins qu’on puisse dire est que l’imagination était au rendez-vous !

Ce palimpseste retraçait à l’origine l’histoire d’un archéoptéryx. Les joyeux lurons l’avaient modifié à l’envi.

L’archéoptéryx est un dinosaure à plumes noires, et le plus ancien des oiseaux fossiles, était devenu sous leur plume fantaisiste :

L’arc et hop thé rixe

Haie un dîne au zore

A plus meuh noir

Et le plus anse yen

Des oies seaux faux cils.

et donc :

l’arc et hop thé rixe

eroz ua enîd nu eiah

à plus meuh noir

ney esna sulp el te

des oies seaux faux cils.

Cuisant souvenir d’un zéro collectif en classe, le seul qu’il ait jamais récolté; c’est un studieux Onésime, ce jour là il s’était laissé aller ! Leur professeur avait d’autant moins apprécié que le parchemin avait été troué et serait à présent inutilisable.

Les grandes personnes sont décevantes avait-il pensé. Et quelle importance cela avait-il d’écrire les fées, l’effet, lait fait, l’ai fait……. les homophonies sont nombreuses. Les mots sont comme des notes de musique, et qu’elles soient noires façon archéoptéryx ou blanches comme des tuniques de fées, elles se transforment toujours en musique de ballet (balai, bal haie, bas laid, bah ! laid !).

En lisant quelques mois plus tard les œuvres de Saint-Exupéry (Antoine de son prénom) il avait immédiatement fait sienne sa philosophie de vie :

– les enfants doivent être indulgents avec les grandes personnes,

– toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants, mais peu d’entre elles s’en souviennent,

– les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules, et c’est fatigant pour les enfants de toujours et toujours leur donner des explications.

Onésime, resté enfant dans l’âme, adhère toujours, quelques années plus tard, à ces maximes d’une logique implacable.

Bref, après ces réminiscences (raies mini sens, Rémy nie sens, Ré, Mi, ni sens) sans queue ni tête puisque dépourvues de tout lien avec son activité présente, Onésime (qui est en rêveur, vous le savez, et qui a tendance à se disperser) reprend pied dans l’ici et le maintenant :

« Les fées sont d’exquises danseuses »

Le documentaire l’a passionné, mais pour en tirer la substantifique moelle, par où commencer ? Tant de chefs d’œuvres à évoquer : Les six chants de la Princesse des contes de fées (Karol Szymanowski), Le conte des fées (Stanislaw Moniuszko), Le cœur des génies et des fées ou La ritournelle des fées (J.B. Lully), ou encore son morceau préféré : Le pas de deux de la fée Dragée et du Prince Orgeat (Illich Tchaïkowski)….

Il est perplexe, Onésime, comme souvent. et comme souvent aussi, il prend une sage décision : il ira voir un spécialiste -et pas des moindres – son pote blogonaute « Tout l’Opéra ou Presque ». Lui, saura démonter les rouages de ces merveilleuses (mères veilleuses) histoires de danseuses aux allures de Fées. Et ça tombe bien puisque c’est chez lui qu’il doit se rendre pour déposer son article ! C’est un malin, Onésime, mais ça vous le savez maintenant.

Il a hâte de parler de son idée à Gertrude….. Ils iront tous les deux, et peut-être croiseront-ils Anna Podoton, Dupin et Lily, ou cette pianiste chinoise tellement douée….

Une chouette journée en perspective !

Gibulène – 03/02/2022

À la Une

Cyanotype

Un mot un peu barbare pour évoquer une activité artistique….. c’est un mot qui me fait de prime abord penser au cyanure 🙂 Mais non, je ne me suis pas transformée en La Voisin des temps modernes, j’ai juste testé le cadeau que mes enfants m’ont offert pour mon anniversaire il y a quelques temps….. Il fallait des fleurs ou feuilles, et du soleil, je n’avais ni l’un ni l’autre… Quelquefois il ne fait pas beau dans le midi lol !
Bon, je vous explique :

Les cyanotypes peuvent être réalisés sur tout support capable d’être rendu photosensibles par cette préparation. Le papier à dessin épais est le médium le plus courant, mais du tissu ou une surface non poreuse recouverte de gélatine peuvent être utilisés.

Ça se passe en deux étapes distinctes. La première correspond à la préparation du papier. Et la seconde c’est la partie artistique où on dispose ses éléments et où on laisse le soleil agir.

Pour fabriquer la réaction magique, on utilise deux produits chimiques qu’on mélange à proportion égale. Il faut donc autant de Citrate d’ammonium ferrique que de Ferricyanure de potassium.

A noter que dans le coffret qui m’a été offert tous les produits prêts à l’emploi sont fournis, il faut juste faire le mélange…… et porter des gants au cas où….

Ce mélange est photosensible. C’est-à-dire qu’il réagit aux UV. Donc quand on le travaille, il faut le faire dans une pièce sans lumière naturelle.

En revanche, niveau quantité, pas besoin de beaucoup. Une petite coupelle et des pipettes suffisent largement pour commencer.

Il faut donc, en résumé, du papier avec un grammage important, qui supportera le passage sous l’eau, du type papier aquarelle à 300gr.

On travaille dans une pièce sans lumière naturelle (les lampes, c’est oki). Donc on ferme les volets au max pour ne pas que les UV s’infiltrent dans la pièce.

On utilise toujours le même pinceau pour ne pas en abimer 36 et ensuite, on peint la feuille avec le mélange pour cyanotype (dans le coffret j’avais un pinceau en mousse..

On n’est pas obligé de recouvrir TOUTE la surface de la feuille, on peut s’amuser à n’en recouvrir qu’une partie.

On fait sécher la feuille, toujours dans le noir (enfin, sans UV) minimum une heure.

Techniquement, c’est plutôt malin de préparer plein de feuilles et de ne les sortir que quand on en a besoin, en les rangeant bien à l’abri de la lumière entre deux.

En gros, faut imbiber le papier avec le produit dans le noir et attendre que ça sèche avant de l’exposer au soleil.

Une fois le papier imbibé, c’est à la créativité de s’exprimer. J’ai essayé avec plusieurs supports. Entre autres des feuilles en plastique pour scrapbooking, et le plus joli support : des lichens séchés que Lazuli Biloba m’avait envoyés à cet effet (merci à toi, un petit bonheur ces lichens !) J’ai donc positionné les supports sur la feuille enduite et séchée et ai exposé le tout sous une plaque de verre (pour éviter les coups de vent intempestifs) sur la table du jardin en plein soleil.

Et là, la seule chose à faire c’est d’attendre. Si le soleil est au zénith, ça va vite (15 minutes environ au soleil de mi-journée en mars). Si le ciel est couvert, forcément, il y a moins d’UV et donc ça va prendre plus de temps.

Le produit sec est plutôt bleu gris et il vire au vert quand il est cuit par les UV.

La couleur bleue n’apparait pas encore, au soleil. Elle apparait quand on « rince » le papier du produit. On met la feuille sous un filet d’eau ou dans une bassine et on remue pour diluer la solution chimique. On fait ensuite sécher bien à plat. Éviter toute manipulation du papier fragilisé par l’eau. (D’où l’importance au départ de ne pas prendre un papier trop fin).

Je suis loin d’être « fufutte » en activités manuelles, ça m’a pris au moins trois heures en tout, mais je suis contente du résultat pour une première fois.

format de scrapbooking
les lichens de lazuli Biloba

Gibulène – 24/3/2022

À la Une

Attente (A.I. de Mars 2022)

Je me perds dans les Agendas Ironiques, je n’ai pas vu fin février les votes précédents… mais contre vents et marées j’essaye de pagayer et de participer.
Ce mois-ci, nous sommes chez Brigetoun (https://brigetoun.blogspot.com/2022/03/agenda-ironique-pour-le-mois-de-mars.html?m=1)  qui nous demande de broder sur l’attente, sur fond de printemps,  avec quelques consignes supplémentaires : caser les mots frémissement, zéphyr frimas, velours, fendre, torrent, seuil et sarriette. Élémentaire mon cher Watson comme dirait cette chère Agatha que rien ne rebutait !

Attente

Premiers frémissements :

La nature s’éveille.

Prémices du printemps,

Les rayons de soleil,

Doux comme le velours

Réchauffent les vieux murs.

Mais rien n’est encore sûr !

L’hiver sévit toujours;

Encore quelques frimas,

Encore fendre du bois…

Puis le zéphyr surgit,

Éloignant les nuées;

Le torrent s’alourdit

Des neiges des sommets.

Sur le seuil, à présent,

Fleurit la pâquerette.

Ne perdons plus de temps !

Plantons la sarriette

Qui viendra parfumer

Nos repas, cet été !

Gibulène – 9/3/2022

LICHENV2

Pas un flocon………… juste un lichen ! (merci Lazulibiloba)
À la Une

Les dragons de l’Infernet (conte)

Dans ma commune, une rivière passe en cascade : la Cadière. Sa source officielle est au lieu-dit « l’infernet » dans les collines au-dessus de Vitrolles. Se rendre à la source est une jolie balade bucolique.

En ce 9 Février 2022, le printemps jouait son avant-première ! une promenade s’imposait et c’est tout naturellement que je me suis dirigée vers le site avec mon inséparable appareil photo.

Au portail, embouteillage : une quinzaine de petiots du Centre Aéré (enfin, je le suppose) et leurs accompagnateurs, visiblement en fin de promenade. Les enfants m’interpellent avec un naturel et une fraîcheur inénarrables !!! Le premier me demande pourquoi j’ai un appareil photo et je lui réponds que je vais aller photographier la source. Ma réponse déclenche un flot de commentaires tellement magnifiques dans leur spontanéité que je m’applique à retenir les informations qui me sont transmises. Les animateurs animés laissent faire, et c’est un pur moment de bonheur.

Ils veulent tous m’avertir d’un danger : Il y a, quelque part, des Dragons ! ces dragons ont cassé ou brûlé des arbres !!! puis ils se sont cachés dans la grotte de la résurgence! Ces vaillants petits guerriers on lancé des petits bouts de bois dans ladite grotte pour les en faire sortir, mais en vain….. Ils pensent que les dragons ont pris des vacances, mais ils tiennent à me prévenir car, paraît-il, ils font peur !!! Ils finissent sur une note rassurante : si je croise le dragon violet, lui il est gentil et je n’ai pas à m’inquiéter.

Je leurs promet de les avertir si je trouve l’un de ces dragons, et les remercie de leurs conseils. Nous nous quittons sur un au revoir pétillant de vie et de sincérité.

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Je suis avec une amie. Nous décidons de partir à la recherche de ces dragons, puisque telle est notre mission.

Nous partons donc sur le chemin, fraîchement réaménagé, qui longe la Cadière.

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Les dragons se cacheraient-ils par là, déguisés en arbres ????

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Ca nous semble peu vraisemblable.

Nous croisons de magnifiques petites cascades au fil de notre promenade :

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Des géants de bois nous saluent au passage, approuvant notre démarche.

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Les argelas guident notre route vers les terres rouges mystérieuses….

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Les dragons se cachent-ils derrière ces visages rougeauds ???

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Dans les flots, un gros œil semble nous surveiller…. nous ne sommes pas rassurées………

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D’autant que nous sommes arrivées à la grotte objet de toutes les frayeurs !

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A proximité de la source, un gros rocher bleu cobalt…….. incongru au milieu des rochers aux teintes ocres ….

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Je me souviens que les dragons ont le pouvoir de se transformer quand ils le veulent………. et si c’était lui le dragon violet ?

P1410297V2 rocher mauve

Je l’ai bien observé, rassurée par ce que m’avaient dit les enfants, mais rien ne m’a permis de savoir si c’était lui.

En redescendant la colline, nous étions tristes de ne pas avoir réussi notre mission. Je restais néanmoins vigilante, et soudain, dans le cours de la rivière, j’en ai vu un qui se cachait ! seule sa tête émergeait de l’eau, mais nul doute n’était possible :

dragon caché

Un peu plus loin, un deuxième s’était transformé en arbre ! mais lui aussi je l’ai trouvé avec son gros œil qui me fixait !

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IL FAUDRA QUE JE LE DISE AUX ENFANTS : une fois que tu les as photographiés, les dragons deviennent inoffensifs et ne peuvent plus attaquer ! (ça sert à ça les photographes, à chasser les dragons !). Ils pourrons sans crainte retourner se promener sur les bords de l’infernet.

Gibulène – 9/2/2022