le sujet : ça se passe chez Mijo Nouméa ! merci de ton accueil !
https://marie-josee-roy.esprit-livre.school/agenda-ironique-de-septembre-2022/
Je résume : raconter « une première fois » d’une gorgée, d’une lampée, d’une bouffée, d’un effluve, d’un fumet ou d’une morsure, en utilisant quelques expressions culinaires dont la langue française est si riche.
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Que cette enfant, par ailleurs belle à croquer, est difficile à contenter ! avec elle j’ai du pain sur la planche.
Je l’avais emmenée, un après midi, à la plage ou nous étions serrées comme des sardines; nous papotions de choses et d’autres sur notre vie de tous les jours, comme une enfant de 10 ans et sa nounou peuvent le faire. Et voilà que tout à coup, la conversation tourne au vinaigre. Elle me casse du sucre sur le dos en énonçant que, même si elle m’aime beaucoup, il faut reconnaître que je ne suis pas douée du tout pour la cuisine !
Impulsivement, la moutarde me monte au nez, ce qui par les temps qui courent est un véritable luxe. Ça doit se voir sur mon visage, car aussitôt elle se fend la poire : tu ne vas pas en faire tout un fromage insiste-t-elle, hilare. Tu es nulle, et puis c’est tout, même si mon avis compte pour du beurre !
Mi-figue, mi-raisin, je lui demande de me lâcher la grappe: Tu n’y es pas allée avec le dos de la cuillère dis donc! tu es bien contente quand je te fais des gnocchis à poêler ou du poisson carré, non ?
Elle est surprise qu’une adulte puisse se vexer et cherche à se rattraper : moi, ce que j’aime, me susurre-t-elle d’un air angélique et innocent, ce sont tes calissons !
Elle me roule dans la farine et je ne crois pas une seule seconde à cet amour soudain des calissons que nous n’avons d’ailleurs jamais partagé elle et moi, mais l’effet apaisant est immédiat et me renvoie à ma propre enfance, à cette première fois ou j’ai vu puis goûté ces petites merveilles :
Le visuel de ces bouchées en forme de navettes blanches cadrait parfaitement avec cette journée où moi-même vêtue de blanc je faisais ma première communion.
Je m’approche, j’en saisis une délicatement entre le pouce et l’index, l’observe….. glaçage immaculé dessus, hostie dessous (quand je vous dis que ça cadrait), et en son milieu une pâte douce et orangée aux arômes incomparables.
Je ferme les yeux, j’essaye de deviner… Un mélange d’odeurs dans lequel je perçois de l’écorce d’orange, du melon, et une pointe de pâte d’amande comme on en a sur la table à Noël.
Je cherche maman du regard, obtiens son assentiment, et je goûte……
Et là, une explosion en bouche, saveur douce amère d’un moment qui restera gravé à jamais dans ma mémoire. On aimerait que le temps s’arrête, et dès que l’on a dégluti, on n’a plus qu’une idée : recommencer l’expérience avec une sensation de pure béatitude (ça cadre toujours 🙂 ) !
Une main me secoue le bras ! Maman ? mais non ! c’est la choupinette qui s’inquiète de mon silence prolongé. L’atterrissage est rude, je viens de faire un voyage de 65 ans en instantané dans l’espace temps!
Allez, zou, je me secoue : tu viens ma Suzette, je vais te faire des crêpes pour le goûter !
Gibulène
merci Gibulène c’est un régal. Les calissons huum une tuerie. Tu as parfaitement réussi cet exercice de recette littéraire autour d’une première fois. tu as su réveiller des souvenirs gourmands. Bravo.
Je crois qu’il y a une petite coquille entre « pain sur la planche » et non « main » 🙂
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J y cours🤪merci ma jolie
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voila la coquille est effacée ! ouf !
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Une très chouette histoire qui respecte complètement les règles imposées. Je me suis beaucoup amusé en la lisant.
Je partage ton amour des calissons.
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Merci John, comment ne pas les apprécier ? Et en plus à proximité d Aix en Provence où ils sont fêtes comme il se doit !
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Bonjour Hélène;
bel exploit : trouver toutes ces expressions culinaires, narrer avec humour la petite dispute, décrire avec nostalgie des souvenirs d’enfance et enfin, nous faire saliver avec les calissons, tout cela dan un seul texte!
Bisous.
Bon après-midi,
Mo
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Le calisson est d’une douceur inspirante Mo 😉 merci du passage et gros bisous
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Superbe, Hélène.
Et les calissons, hummm, je les sens d’ici.
Bonne journée.
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Bonne journée Jean-Louis qui peut résister à l’appel du calisson ? 😊
J espère que tu as reçu ma demande pour ton livre
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Belle histoire gourmande et nostalgique Hélène. Par contre, je vais me faire huer mais je pense n’avoir jamais goûté de callisson 😏
Bonne fin de journée.
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Eh bien si tu as l occasion d en acheter un jour il faudrait qu ce soient des « calissons du Roy René » les plus traditionnels…. Dans une pâtisserie plutôt que dans une grande surface 😊 dans mon coin tout le monde connaît mais certains n’aiment pas…. Moi j’aime trop 🤩🙄😘
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Si je m’égare un jour dans le sud-est pour changer pourquoi pas 😊
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Pour sûr ! Si l’hostie avait eu l’épaisseur d’un calisson, j’aurais peut-être persévéré jusqu’à la Confirmation 😇.
Mais, au final (et en accord avec le thème en cours), suis pas fâché d’en être resté à ma Première Communion 😁
Une tonalité mi-fugue, mi-raison, que j’ai savouré. Merci, La Gibu’🍪
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Merci à toi Tiniak ! la confirmation n’est pas héréditaire, mon fils a fait la même démarche que toi 😀 c’est un choix très personnel. Mais l’appel du calisson, c’est autre chose 😀 😀 😀
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Belle plume!
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merci 😉 et merci de ton passage
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Bon jour Hélène,
Diantre, il y a du « retour » dans la narration, ça aiguillonne à tour d’expressions qui se posent aux bons endroits… Bravo 🙂
Bonne soirée à toi.
Max-Louis
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Pour les votes de l’AI de septembre c’est ici:
https://marie-josee-roy.esprit-livre.school/a-vos-votes-pour-ai-de-septembre/
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je me suis emmêlé les pinceaux, suis allée voter sur ton mail !
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Ne t’inquiète pas, il fallait voter oui sur le mail pour plus de lisibilité pour moi pour le final 🙂 heureuse après-midi
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Je vous avais lu au moment mais pas commentée ! Vous avez écrit un très joli texte, certainement le meilleur de cet a.i .
Votre récit d’une première fois en dépeint d’autre, tout autant « douce amère », gravure d’un « moment qui restera (…) à jamais dans -la- mémoire. On aimerait que le temps s’arrête, et (…).on n’a plus qu’une idée: recommencer l’expérience avec une sensation de pure béatitude (ça cadre toujours 🙂 ) ! »
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Merci beaucoup Lyssa, mais c’est un texte dangereux. Des amies de mon cercle proche ici en ont pris connaissance, et m’ont offert à deux reprises … des calissons que je me suis empressée d’engloutir sans aucun souci du raisonnable 🙂 J’ai donc revécu cette inénarrable sensation avec un plaisir non dissimulé ❤
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Un délice !
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Les calissons ? je confirme ! et tu sais quoi, j’ai réalisé que mon chat en est fou aussi, si je l’avais laissé faire il s’en serait englouti un entier 😀 comme ça m’étonnerait que ça lui fasse du bien j’ai dû le stopper 😀
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Les calissons et les souvenirs qu’ils réveillent !
Mais tu as raison de rationner le chat, je crains que le sucre ne leur fasse pas de bien ! 😻
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Un mystère : comment se fait-il que je ne reçoive pas l’alerte de tes publications ? J’ai découvert ‘Première communion’ en passant par Toutlopera puis Mijo…
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Je n’en ai aucune idée si tu es abonnée….. essaye de te désabonner et de te réabonner en regardant s’il y a des options mail ou non….
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Une sacrée marmite d’expressions culinaires ! En espérant que ce ne soit pas la dernière ;). Bonne soirée.
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Je vais m’appliquer 😀 Merci de ce passage
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