B.T.S. (A.I. de Septembre 2023)

Le sujet que nous propose Sabri Na, dont le franc succès en Août est plus que mérité :

Ce mois de septembre étant placé sous le signe de la rentrée scolaire, je vous propose donc de parler d’un souvenir d’école !Alors, l’école au sens large, ça peut être l’école de Pennac, l’école buissonnière, l’école de la vie, l’école des fans (pourquoi pas) et même h soyons fous !- l’école militaire, je ne suis pas sectaire.Ce souvenir sera réel, fictif, douloureux, joyeux, inventé, absurde, drôle ou impétueux, vous choisissez la forme qui vous sied pour nous le partager.Quelques petites contraintes bien sûr car sinon cela n’est pas amusant !Il faudra pour raconter ce souvenir, incorporer quelques mots à retourner dans tous les sens : rapporteur / pion / colle / ligne / cour (ou cours ou court ou courre ) et rythme !Ayant un passif dans l’éducation nationale (on a tous nos petits défauts ? ), il faudra s’amuser à détourner au minimum un des fameux sigles qui composent ce joli jargon académique qui fait  la joie des professeurs.

Et pour les plus téméraires, qui souhaitent du rab de devoirs, ajoutez à votre agenda cette petite phrase extraite de ma lecture du moment : « cela donnait le sentiment d’appartenir à une multitude à la fois statique et chatouilleuse » (ça vient de « Personne n’a peur des gens qui sourient » de Véronique Ovaldé).

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Automne 1968, je rentre en B.T.S. Pas celui de secrétariat, refaisons l’histoire, je démarre un cursus de deux ans de Brevet Technique du Sourire.

Après une année scolaire pendant laquelle tout a valsé : les cours, trop courts, les colles, les pions et les barricades, l’été de toutes les incertitudes, le choix impératif de l’orientation de toute une vie !!! des parents qui s’opposent à mes préférences linguistiques ou artistiques…… reste le Sourire en cycle court, ça ira plus vite.

Les souvenirs remontent de cette dernière année : Terminale L, section littéraire Textes Anciens. Nous avions créé notre magazine mensuel « Le Rapporteur« . Chacune de nous alimentait cette publication grâce à quelques lignes, textes, chansons, poèmes… tout était bon pour maintenir le rythme des parutions.

Dans la salle qui nous était allouée, où nous mettions au point le rédactionnel, nous étions des abeilles dans une ruche ! le sentiment d’appartenir à une multitude à la fois statique et chatouilleuse. Nous étions prêtes à rebondir à la moindre anecdote, en adolescentes surexcitées par l’École de la Vie qui nous attendait.

La rubrique poèmes recueillait un franc succès, et nombre d’entre nous s’amusaient à passer des quatrains aux Haïkus ou autres acrostiches.

L’un d’entre eux me donna du fil à retordre, je m’en souviens encore :

Grandes Études Tu feras,*

Issue Géniale Rechercheras,*

Bac Français Indispensable,*

Unique Sésame En Perspective.*

Ce n’était pas du Victor Hugo, j’en conviens, mais je me voyais déjà à la Une !!! Nous étions fin Avril, un parfum de fébrilité flottait dans l’air. La semaine qui précédait l’édition de notre journal, Nanterre entra en rébellion, les lycéens en action, les activités para-scolaires devenaient brutalement puériles…. nous ne fûmes jamais publiées.

Ce baccalauréat, constitué d’épreuves orales sur fond de révolte étudiante, et que bien des gens considérèrent comme « truqué » me laissa un goût de victoire étriquée.

Je m’apprêtais donc à franchir la porte de l’École de Secrétariat Supérieur (et de Sourire) de ma ville avec la sensation de franchir également une étape décisive vers le monde des adultes. Plus rien ne serait comme avant !

Gibulène – 04/09/2023

*

G.E.T. Groupe d’Études Techniques

I.G.R. Ingénieur de Recherche

B.F.I. Baccalauréat Français International

U.S.E.P. Union Nationale du Sport Scolaire

36 commentaires sur “B.T.S. (A.I. de Septembre 2023)

  1. Superbe sourire que le tien !
    Moi, je suis passée du BAC à sable au BAC à linge un peu par étourderie, beaucoup par a priori.
    Alors à la folie, j’ai souri.
    En tout cas, ta rentrée ici présente est tout, sauf étriquée ! Un brevet littéraire à libération prolongé.
    😋🥰

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    1. Je n’ai pas fait partie du noyau dur en 68, mais c’était une « bulle » spéciale à vivre, tous ceux de notre époque s’en souviennent, surtout lorsqu’on habitait une métropole 🙂 Bisous et bon après midi Mo !

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  2. Sourires en retour, la Gibu’; le mien et celui de Muz’µ 😉
    L’ayant vu pour-de-vrai, nul doute que tu l’as empoché haut les zygos, ton brevet – que je requalifierais en Bon pour Tout-Sourire.
    Quant au T-shirt… Il en reste en magasin ? Je prends !!
    Amicales et doubles zoubilles 🧑‍🏫🤓

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  3. En tout cas, il m’a donné le Sourire ton texte, alors le brevet de l’agenda ironique est bel et bien passé ! Tout y est, avec, comme toujours, ton humour et des clins d’œil que j’imagine tout pétillants ! Ai adoré la sonorité truqué / étriquée ! Belle soirée à toi, Sabrina.

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  4. Le Bac de 68 : uniquement oral, si je me souviens bien…
    Une année inoubliable…
    Une année qui a marqué un « tournant », sur tous les plans…
    Mais j’étais trop jeune pour y participer :
    je portais encore des couettes ! 😉

    Merci, Gibulène, pour cette souriante plongée dans le passé,
    dans « ton » passé !

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