C’est Carnets Paresseux qui nous accueille ce mois-ci, avec des instructions très………. euhhh comment dire………… fantaisistes 😀 mais nous n’en demandions pas moins ! Il nous demande donc de : raconter une histoire de premier jour. Et pourquoi ça, alors que les jours raccourcissent et que l’année tire au bout de sa ficelle ? Tout simplement en hommage à James Ussher, archevêque d’Armagh et Primat d’Irlande, qui, après de très savants calculs – avant qu’on se moque de lui, rappelons que Kepler et Newton ont tenté la même opération – assigna au premier jour de la Création du monde la date du 22 octobre*. Donc, une histoire de premier jour, de genèse, de commencement, bref, de début, sous forme de chanson, de conte, de thèse, d’opéra, de feuilleton (j’ai beaucoup d’affection pour les feuilletons), recette de cuisine, pièce de théâtre, poésie animalière, cinématographe ou aquarelle, ce que vous voulez, en un épisode ou en vingt livraisons ; avec – si vous voulez – une écrevisse, et – obligé – deux vers empruntés à l’ami Norge , au choix entre ces quatre là : « la porte était lourde / ça faisait des heures » ou « j’attends de savoir / ce qu’il faut attendre »……. Bref, une histoire de début, une écrevisse facultative, deux vers de Norge – ou plus. Voilà. Et bien évidemment, un peu d’ironie et une dose de calendrier.
Onésime s’y colle, il m’autorise à publier :
Ce 22 Octobre était un jour important pour Onésime, il espérait que ce serait le premier jour du reste de sa vie !
La veille il avait longuement médité au son du tambour, sous la Pleine Lune, et pris une grande décision : Il était prêt à faire sa déclaration à Gertrude !!!
C’est un précautionneux, Onésime, il avait fait des recherches sur ce jour précis, avec ses bons et mauvais événements dont certains l’interpellaient et d’autres non.
Parmi les naissances, il y avait Franz Liszt le romantique (coucou toutl’opéra, comprenne qui pourra) et le grand Georges, chanteur poète s’il en fut, Leconte de Lisle et sa Marseillaise, et les Catherines (Deneuve et Pancol, qui toutes deux avaient sa sympathie).
Bien sûr, il y avait eu des décès, mais que ce soit Charles Martel, Paul Cézanne ou Lino Ventura, aucun ne lui laissait d’impression négative.
Des événements importants en ce premier jour de Brumaire ? tiens ! l’invention de l’ampoule électrique par Edison !!! Fiat Lux !!! Lumineuse idée s’il en fût !
Onésime en avait déduit que le 22 (pas celui des flics, ni celui d’Asnières) était d’un bon cru ! et en parlant de cru, avait décidé dans la foulée de mettre les petits plats dans les grands pour fêter ce grand moment ! Ça tombait bien puisque Gertrude lui avait promis de venir passer la journée !!!
Voyons, soliloqua-t-il ce matin-là après avoir petit-déjeuné ! « je mets de l’ordre dans mes idées. Ça ne va pas tout seul……….. à la fin j’ai beaucoup d’ordre et presque plus d’idées ».
Toute la matinée,il cuisina pour offrir à sa dulcinée une écrevisse à l’armoricaine. Enfin quand je dis une, c’est plutôt des !!! Ce n’est n’est pas un radin Onésime.
Et Ça faisait des heures qu’il s’appliquait ! ce n’était pas le moment de se louper !
Vers onze heures Gertrude arriva avec du bon pain frais et des macarons (leur dessert préféré), et il lui demanda de patienter quelques minutes sur le canapé. Gertrude n’est pas compliquée, elle prend sur une étagère un recueil des poèmes de Georges Mogin, alias Norge, et se plonge dans la lecture.
Lorsque tout fut prêt, fier de lui, il se saisit du faitout et voulu le présenter, tel un trophée, à sa Dulcinée. Mais pour sortir de la cuisine il s’aperçut que la porte était lourde !
« Peux-tu venir me donner un coup de main Gertie, s’il te plait ! (c’est un poli Onésime, il est bien éduqué).
La réponse de Gertrude le surprit !!! : « j’attends de savoir ce qu’il faut attendre » l’entendit-il dire de l’autre côté de la porte.
D’habitude Gertrude est plus coopérative, mais lorsqu’elle se plonge dans l’univers de Norge, elle s’applique tellement à tenter de comprendre qu’elle en perd toute autre notion. Il le sait Onésime, c’est un intuitif.
Il se prit à réfléchir de façon plus rationnelle. Pour que ce jour soit vraiment le premier, il ne fallait rien négliger, et surtout ne pas contrarier sa douce Gertrude. Et puis il avait encore des choses à préparer……… le bouquet, le petit écrin depuis des semaines caché, le Dom Pérignon bien frappé……….
Il fallait que, lorsqu’il ouvrirait la porte, tout soit parfait.
Mais ceci est une autre histoire………… laissons-les en profiter, c’est leur journée !
Gibulène – 03/10/2021
« Et je veux un sourire (O silence, ô moisson)
Qu’aucun vent ne déchire
De sa longue saison.
Une douce figure
Où poser cette gloire.
Un visage qui dure
Plus beau que son histoire. »
Chouette, Onésime, le retour 🙂
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et chouette ton commentaire Lyssamara ! ❤
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Y a pas à dire, cet Onésime est parfait, Gertrude devra être attentive !
Respect des consignes à la lettre dans un récit tout sautillant, champagne ! 🙂
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perso, j’ai bien peur que ce ne soit le champagne qui m’ait motivée 😀 Merci Alma à très bientôt
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Excellent millésime d’Onésime, et bravo à l’escargot qui arrive avant tout le monde ! 🙂
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ben il part aussi avant tout le monde ! malin l’escargot 😉 Merci Carnets
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partir, c’est pas tout ! faut aussi cheminer et arriver ! champion l’escargot (on dirait qu’il a lu La Fontaine !!)
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à force de fréquenter le renard et le corbeau, il est rentré dans le bouquin 😉
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J’espère qu’Onésime ne sera pas déçu, la tension est son maximum.
Comme le disait Henri Salvador : Et alors, et alors, et alors ?
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ouiiiiiii, quelle angoisse cette journée !!! espérons au moins que la sauce armoricaine est réussie, le reste ne dépend pas de nous ! il ne manquerait plus que zorro dans le paysage 😀
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» à la fin j’ai beaucoup d’ordre et presque plus d’idées. » Ah! sacré Onésime . un texte alerte et…pétillant.
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Il triche Bruno, il emprunte la citation à Norge dont il a lu les poèmes 😉 merci de tes visites régulières 🙂
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Bravo Onésime et bonne chance pour cet aveu décisif à Gertrude. Elle aura bien mérité un bisou baveux 😉
Bonne journée.
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Merci Photonanie, mais j’bave pô ! j’ai du savoir faire 😀
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Je pensais juste à l’escargot 😉
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Lui, il laisse des traces et bave des mots 😉
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Bonjour Hélène,
La fin est délicatement amenée au cours d-un texte plein d’humour…
Bravo!
Bises et bonne soirée,
Mo
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Bisous Mo, je pouvais pas intervenir, c’était leur moment à tous les deux
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Toujours aussi agréable ce Onesime. Cela fait plaisir de trouver le temps de lire de l’agenda ironique ! Belle journée, Sabrina.
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Merci Sabrina belle journée aussi
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22 octobre 1811, date de naissance de Franz LISZT, et premier jour d’un chapitre de l’histoire de la musique ! Mais ça, c’est une autre histoire.
En tout cas, bravo pour ton texte pétillant d’humour (et de champagne). 🥂
Bonne soirée, Hélène
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Merci Jean-Louis ! restons pétillants 🙂
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Si j’avais lu ton texte avant, j’aurais su que le 22 était un jour parfait…
Dire que j’ai laissé passé une aussi bonne date, sans rien faire de particulier…
Ah, je m’en veux ! 😉
En tout cas, merci, Gibulène, pour ce texte … »savoureux »…
Sûr que l’écrevisse à l’armoricaine devait être délicieuse…
je regrette presque de ne pas être invitée…:-)
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Ils ne m’ont pas invitée non plus.. et je les comprends 😉 belle semaine à toi
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Je crois bien que c’est une date qui fera date dans l’histoire d’Onésine 😉
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sans aucun doute 😉
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Bravo Laurence et tout le monde, nous nous sommes bien amusés comme d’habitude ❤
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